Le don peut-il être gratuit
ou n'est-il qu'une forme de l'échange ?

Le sujet porte sur le don et l'échange et il invite à se demander s'il est possible de les séparer, ou s'il est au contraire nécessaire de comprendre que l'un (le don) est enveloppé dans l'autre (l'échange).
On peut expliquer cette question par une première analyse des concepts en jeu, tels qu'ils se présentent dans des expressions familières.
1 - Soit l'expression "donner quelque chose en contrepartie de quelque chose", des marchandises contre de l'argent, trois pommes pour dix billes, etc. Ici, le don s'inscrit dans la sphère de l'échange, où ce que l'on cède et ce que l'on reçoit ont une même valeur. Un échange véritable implique une sorte d'équilibre, en première approche du moins. La pratique du «donnant donnant » ou du « rien pour rien » fait du don une forme de l'échange.
2 - En revanche, donner quelque chose à quelqu'un, c'est « abandonner à quelqu'un, dans une intention libérale ou sans rien recevoir en retour (une chose que l'on possède ou dont on jouit)» (Le Robert). Il n'y a pas tout à fait échange; ici, la situation est déséquilibrée : celui qui reçoit un don gratuit ne doit rien, il ne lui en coûte rien. On parle de recevoir gratis quelque chose, ou de gratification (qui vient en sus de ce qui est dû).
 

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