Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant en procédant à son étude ordonnée.

 

Voici le point de départ de la philosophie : la conscience du conflit qui met aux prises
les hommes entre eux, la recherche de l'origine de ce conflit, la condamnation de la
simple opinion et la défiance à son égard, une sorte de critique de l'opinion pour
déterminer si on a raison de la tenir, l'invention d'une norme, de même que nous
avons inventé la balance pour la détermination du poids, ou le cordeau pour distinguer
ce qui est droit et ce qui est tordu.

Est-ce là le point de départ de la philosophie ? Est juste tout ce qui paraît tel à chacun.
Et comment est-il possible que les opinions qui se contredisent soient justes ? Par
conséquent, non pas toutes. Mais celles qui nous paraissent à nous justes ? Pourquoi
à nous plutôt qu'aux Syriens, plutôt qu'aux Égyptiens ? Plutôt que celles qui
paraissent telles à moi ou à un tel ? Pas plus les unes que les autres. Donc l'opinion
de chacun n'est pas suffisante pour déterminer la vérité.
Nous ne nous contentons pas non plus quand il s'agit de poids ou de mesures de la
simple apparence, mais nous avons inventé une norme pour ces différents cas. Et dans
le cas présent, n'y a-t-il donc aucune norme supérieure à l'opinion ? Et comment est-il
possible qu'il n'y ait aucun moyen de déterminer et de découvrir ce qu'il y a pour les
hommes de plus nécessaire ?

Il y a donc une norme.

Alors, pourquoi ne pas la chercher et ne pas la trouver, et après l'avoir trouvée,
pourquoi ne pas nous en servir par la suite rigoureusement, sans nous en écarter d'un
pouce ?

Epictète, Entretiens

 

 

Existerait-il une instance, supérieure à l'opinion, qui permette de juger toute parole, de s'assurer de la validité d'un jugement et permette ainsi l'accès à l'universalité du savoir ? Voilà la question philosophique, essentielle à ses yeux, à laquelle Epictète, s'efforce lui-même de répondre en Stoïcien dans ses Entretiens qui furent rédigés vers 130 après J.C.

Dans un passage de ses Entretiens, le philosophe, en conformité avec la théorie stoïcienne d'un monde assujetti à un ordre immuable, s'attache à démontrer l'existence d'une norme, supérieure à l'opinion, à laquelle les hommes devraient se référer pour s'assurer de la valeur de leurs jugements et échapper ainsi aux conflits d'opinion.

Nous verrons comment et à quel point la pensée d'Epictète est novatrice en offrant aux jugements des hommes de s'accorder par le moyen d'une NORME.

 

 

Ainsi que nous l'avons déjà donner à penser, le thème majeur du texte d'Epictète est la recherche et l'usage d'une norme, tâche qui incombe à la philosophie. L'auteur a pour intention de démontrer l'utilité de cette norme, sensée faciliter et assurer la validité de toute assertion, en quête de la vérité.

Epictète se demande ainsi s'il ne faudrait pas que la philosophie s'emploie prioritairement à rechercher un principe supérieur en tout point à la simple opinion, dont il fait la critique.

Le philosophe stoïcien explique ainsi le sort qu'il convient de réserver à l'opinion, dans l'optique d'une recherche de la concorde : il faut la transcender, en s'élevant au niveau d'une norme, dont il démontre la nécessité.

Toute le travail argumentatif d'Epictète consiste ainsi à poser l'existence nécessaire d'une norme, c'est-à-dire d'un critère d'évaluation du jugement, auquel on doit se référer pour vérifier la validité, universelle, de toute parole. En premier lieu (l. 1 à 6), il procède à la critique de l'opinion, jugée source de conflits et frappée d'insuffisance (l. 1-2) et introduit la notion de norme (l. 4), qu'il présente comme une véritable solution universelle, rendant capable de juger toute parole (l. 4 à 6). Ensuite (l. 7 à 12), en raisonnant a contrario par une suite rhétorique de questions, il met en doute la possibilité d'atteindre la vérité par le seul moyen de l'opinion, vouée à l'échec . Finalement (l. 13 à 21), il insiste sur l'existence d'un degré de jugement bien supérieur et bien plus fiable que la simple opinion, régulé en l'occurrence par une norme, que l'homme doit rechercher et appliquer à tout jugement Cette norme ne devrait, par définition, ne pas varier et devrait donc être valable pour tous. La recherche du point de départ de la philosophie constitue le principe organisateur de tout le dispositif argumentatif mis en place par Epictète. Epictète s'emploie à prouver, tout au long du texte, que la norme, qui correspond à ce principe, qui constitue l'objet premier de la recherche philosophique, celle du stoïcisme, et peut-être de toute philosophie.

 

Epictète annonce très clairement qu'il va s'attacher à définir ce qu'il tient pour être le principe de la philosophie : " Voici le point de départ de la philosophie " dit-il à la première ligne. Pour définir ce point de départ , ce "primum movens" du travail philosophique évoque immédiatement l'opinion, qu'il juge dangereuse en raison des ravages qu'elle fait par les conflits qu'elle engendre. Ce qui lui permet alors d'introduire la solution stoïcienne, à portée universelle, en l'occurrence le recours à une norme.

Si, dans un premier temps, l'auteur évoque les opinions c'est parce que leur diversité place les hommes en relation conflictuelle les uns avec les autres: il parle du " conflit qui met aux prises les hommes" (l. 2-3 ). En conséquence Epictète prononce " la condamnation de la simple opinion... " l. 2-3). Il la rejette en mettant en relief son insuffisance. Epictète pense que les hommes doivent d'adopter une autre attitude, plus conséquente, qui soit éloignée du simple avis - comme le prônaient avant lui les initiateurs de la philosophie, Socrate et Platon. Epictète parle d'" une sorte de critique de l'opinion pour déterminer si on a raison de la tenir " l. 3-4).Il donne ainsi à penser qu'il est fondamental d'adopter un raisonnement critique à l'égard de ce danger que peut constituer l'opinion, afin de définir clairement ce qu'elle possède de juste et de faux, son degré de rationalité C'est alors que l'expression clé de l'extrait - la norme - est formulée pour la première fois, Epictète la présente ainsi comme un recours permettant d'accéder à un jugement rationnel et vrai.

Afin d'illustrer son point de vue en l'inscrivant dans nos esprits, le philosophe procède à la comparaison de cette norme avec deux inventions qui expriment clairement son rôle. Il évoque d'abord la balance, qui permet de peser des corps ( terme que l'on peut étymologiquement associer à l'action de penser, puisque le verbe " peser " a pour origine latine " pensare "...), et qui donne une idée de la fonction de la norme, qui est de permettre aux hommes de peser leurs opinions. Toute pensée rationnelle coïncide en effet avec un discours bien "pesé", rigoureusement vérifié - comme l'affirmait déjà Platon - mais "pesé" et évalué par une norme, nouveauté introduite par la pensée stoïcienne. Deuxièmement, Epictète compare cette norme au cordeau, qui permet de juger la droiture d'un objet, tout comme la norme qui permet, elle, de juger la droiture de l'opinion. Il incite en ce sens l'homme à réfléchir à la rectitude ( qui implique rationalité et absence de présupposés) de ce qu'il affirme par l'intermédiaire de la NORME, régulatrice de la pensée assujettie à la vérité.

La totalité du paragraphe suivant (l. 7 à 13) va consister en une dénonciation appuyée de l'opinion, afin de tenter de nous faire reconnaître la nécessité de s'orienter vers un nouveau concept, certes plus exigeant mais infiniment plus fiable, universel, à l'opposé de " la simple opinion "...

Les considérations d'Epictète s'ouvre sur une question donnant le ton de tout le paragraphe d'ailleurs (l. 7 à 13). Celui-ci consiste en une remise en cause totale en crescendo de l'opinion, par le biais de multiples questions relatives à l'universalité - qui s'avère être impossible - de l'opinion. Epictète insiste fortement sur l'insuffisance sans équivoque de l'opinion, en construisant un dispositif argumentatif basé sur la mise en question de sa validité. Le philosophe va mettre en doute l'image de chaque opinion comme critère de ce qui est juste, en montrant tout d'abord que cette image ne cesse de varier en fonction de la spécificité de chacun ( tout près de nous, parlant lui-même de la naissance de la philosophie, Châtelet dénoncera l'opinion en déclarant que " chacun voit midi à son horloge "). Chaque individu possède, il est vrai, une représentation singulière des choses. Ces opinions ne peuvent dès lors aller dans le même sens et sont dans l'incapacité de certifier leur justesse, puisqu'elles s'opposent les unes aux autres. Epictète ne constate qu'" Est juste tout ce qui paraît tel à chacun. " que pour ébranler cette fausse évaluation; "Et comment est-il possible que les opinions qui se contredisent soient justes? ", demande-t-il dans la foulée, (l. 7-8). Epictète " enterre" encore plus l'opinion en montrant que, même en l'élargissant aux idées d'une même communauté restreinte, cela ne résout le problème de la confiance qu'on est en droit de lui accorder. Il dénonce l'inconséquence de cette décision restrictive ( " non pas toutes, mais celles qui nous paraissent à nous justes " l. 9) qu'il invalide ( " Pourquoi à nous plutôt qu'aux Syriens, plutôt qu'aux Egyptiens ? Plutôt que celles qui paraissent telles à moi ou à un tel ? Pas plus les unes que les autres " l. 10-11). Toutes les opinions sont à prendre en considération, certes, mais elles s'opposent toutes et se situent donc à un degré bien trop faible de certitude pour accéder à la connaissance. Epictète conduit le lecteur à un constat négatif, un constat d'insuffisance pure et simple de l'opinion. Il sera donc nécessaire de la transcender afin de " déterminer la vérité " ( l. 12). Epictète sous-entend par là qu'il convient de trouver un degré d'analyse supérieur, qui puisse être juge de toute parole, en nous plaçant de façon systématique sur le chemin de la vérité, celui que la philosophie s'emploie à dégager (l. 12). C'est là la matière de l'ultime partie de l'extrait.

Epictète (en bon stoïcien, qui accorde une place décisive au jugement ) souhaite montrer, en la mettant en relief, l'existence d'un degré de jugement bien supérieur et bien plus fiable que la simple opinion, en l'occurrence la NORME, que l'homme se doit de rechercher et d'appliquer à tout jugement. Selon les Stoïciens, en effet, tout ce qui arrive est conforme à l'ordre universel, dans un monde rationnel et cohérent, assujetti à un ordre immuable. L'ordonnancement des choses dans l'univers forme une totalité rationnelle car la matière est dite animée par un principe universel qui pénètre subtilement l'ensemble des éléments corporels dont se compose l'univers et en assure ainsi la cohérence.

Pour monter l'existence d'un référent universel, Epictète renvoie à nouveau le lecteur aux expériences de poids et de mesures évoquées précédemment, dans le cadre desquelles on ne juge pas à l'œil nu (pratique tout à fait comparable à l'opinion) mais pour lesquelles on a pris le soin d'inventer une norme, base du fonctionnement de ces instruments d'évaluation " Nous ne nous contentons pas non plus, dit-il, quand il s'agit de poids ou de mesures, de la simple apparence, mais nous avons inventé une norme pour ces différents cas " l. 14 à 16). Epictète veut montrer qu'il ne faut pas se contenter des apparences sensibles, mais qu'au contraire il faut élever notre réflexion au niveau du jugement, qui est celui d'une pensée qui repose fermement sur une représentation rationnelle et universelle, garante de sa vérité. Epictète sous-entend là que le recours à la norme est le fondement de la philosophie, dont le propre est de se situer bien au-delà de la simple opinion, mouvement de dépassement par lequel elle permet d'accéder au jugement - concept stoïcien essentiel - authentique . "Et dans le cas présent, demande Epictète, n'y a-t-il donc aucune norme supérieure à l'opinion ? Et comment est-il possible qu'il n'y ait aucun moyen de déterminer et de découvrir ce qu'il y a pour les hommes de plus nécessaire ?" Posant ainsi la nécessité d'une norme, Epictète, convoque les cinq notions au moyen desquelles il construit son argumentation , à savoir : la norme, l'opinion, la philosophie (à qui il revient de découvrir la norme), la vérité (que la norme garantit) et nécessité du recours à celle-ci. Selon Epictète, il existe forcément une norme, sans laquelle la simple opinion ne pourrait permettre, à elle seule, d'accéder à la vérité. Epictète ne peut concevoir l'inexistence de quelque chose de supérieur à l'opinion. Aussi énonce-t- il d'une manière catégorique son intime conviction : " Il y a donc une norme " (l. 18). Précisons que cette thèse est en adéquation avec la pensée stoïcienne, selon laquelle la raison, une et éternelle, gouverne le monde, celui des choses comme celui de la pensée. On comprend dès lors qu'Epictète, dont le principal souci est de nous prêter main forte dans notre quête du savoir authentique, de la vérité, nous conseille vivement de nous adonner à la recherche et à l'application rigoureuse, systématique d'une norme universelle. Poursuivant sous le mode interrogatif, qui sied si bien à la philosophie, Epictète nous demande ainsi, parlant de la norme, "Alors, pourquoi ne pas la chercher et ne pas la trouver, et après l'avoir trouvée, pourquoi ne pas nous en servir par la suite rigoureusement, sans nous en écarter d'un pouce ?" Cette norme, que le philosophe présente comme le principe qui règle la pensée, principe auquel on se réfère pour porter tout jugement, est la clé offerte par les Stoïciens afin d'accéder à l'universalité du savoir. A nous d'en bien en mesurer l'extrême l'importance.

 

Le texte d'Epictète est innovateur à plus d'un titre, et c'est bien là ce qui en fait tout l'intérêt.

Il semble, premièrement, que l'on soit mis en présence de l'une des premières présentations raisonnées et systématiques et donc éclairantes de ce que l'on pourrait appeler "l'entrée en philosophie". Certes les notions utilisées, celles d'opinion, de raison et de vérité, à l'époque d'Epictète ne sont pas nouvelles. Socrate, Platon, et Aristote les ont marquées de leur empreinte magistrale. Mais les oeuvres de Platon ne traitaient qu'incidemment du " point de départ de la philosophie" Elles nous en faisaient prendre conscience indirectement à travers des dialogues tels que l'Hippias Majeur, où la pratique philosophique de Socrate était opposée à celle, rhétorique, des Sophistes, ou le livre VII de la République, où était esquissé le portrait du philosophe appelé à gouverner. Certes, Aristote, au IVe siècle av. J.-C. avait déjà très clairement esquissé une définition de la philosophie, notamment dans la Métaphysique. Reste qu'Epictète semble renouveler la compréhension de l'activité philosophique non seulement en donnant à comprendre sa motivation première et sa fonction éminente, mais aussi et surtout en balisant fermement le chemin, rationnel, qui lui permet de sauver la pensée du naufrage des opinions.

L'intérêt philosophique principal du texte d'Epictète réside ainsi manifestement dans l'élaboration d'un nouveau concept, typiquement stoïcien, celui de norme. Cette notion offre à la pensée un concept nouveau. Les philosophes s'étaient évertués jusque là à critiquer et à rejeter l'opinion (rien d'innovant donc de ce point de vue) en prônant d'abord le dialogue puis l'élaboration d'un discours rationnel solidement argumenté, représentés respectivement par la dialectique platonicienne et la logique aristotélicienne. A l'exception de la théorie platonicienne de Idées (qui mettait toute chose pensable en relation avec l'Idée que les âmes éclairées pouvaient former de cette chose, très moderne en son temps elle aussi) jamais une notion qui fut unique, supérieure à l'opinion, et, qui plus est, universelle, n'avait été suggérée - à notre connaissance - par les philosophes antiques. Certes on conseillait la sagesse, le dialogue, et l'adhésion à diverses théories, mais rien qui ait un pouvoir radical de conciliation entre les points de vue n'avait vu le jour depuis la théorie des Idées de Platon, rejetée comme étant trop idéaliste. C'est en cela que la pensée d'Epictète, développée dans l'extrait que nous venons d'étudier, est novatrice: en un temps soucieux de concorde, celui de la "pax romana", la pensée d'Epictète éclaire le lecteur sur le chemin à emprunter pour échapper au relativisme ambiant . Epictète ravive l'espoir de soumettre toute parole au verdict d'une norme, indépendante des parti pris de chacun, garantissant la validité de tout jugement.

Pour pertinente qu'elle soit, la pensée d'Epictète (et avec elle, celle des Stoïciens) peut toutefois paraître elle-même "idéaliste", en ceci qu'elle repose sur un présupposé rationaliste majeur. En effet, selon les Stoïciens, le monde est assujetti par nature à un ordre immuable. Ils excluent toute relativité effective des choses, considérant que le monde est soumis à un ordre intangible, auquel la pensée ne saurait que se soumettre. De tout évidence, on peut objecter à Epictète que "être, c'est changer", comme le dira Montaigne. A cause de ce présupposé, le dispositif argumentatif d'Epictète perd, pour nous que le sens de l'Histoire habite, une partie de sa force .

Soyons gré néanmoins à Epictète de la hauteur de ses intentions et la qualité de son argumentation. Epictète a pour objectif premier de proposer une solution au "conflit qui met aux prises les hommes entre eux." (l. 1-2). En philosophe il veut remonter "à l'origine de ce conflit "(l. 2), son objectif étant d'y mettre fin - préoccupation comparable à celle de Platon, qui mettait sa philosophie au service de l'harmonie de l'existence citoyenne. Reconnaissons que l'élaboration du concept de norme rationnelle est non seulement innovante à son époque mais toujours d'actualité aujourd'hui. Le constat de la diversité des opinions contraires ou contradictoires est toujours de circonstance et le recensement des conditions de possibilité d'un accord entre interlocuteurs reste toujours nécessaire. C'est bien d'ailleurs ce à quoi s'emploie le philosophe allemand contemporain Jürgen Habermas, avec son étude de la communication et de l'intercompréhension. Habermas observe d'ailleurs que si les hommes peuvent s'entendre tout au long d'une argumentation c'est qu'ils font référence, ne serait-ce qu'implicitement, à des normes universelles réglant leur discours. Ainsi, dans notre monde, qui valorise la communication et qui ne reconnaît plus spontanément d'autorité supérieure pour la réguler, la validité de normes susceptibles d'être acceptées par tous les sujets est de la plus haute importance. Par où l'on voit, aujourd'hui encore, que la philosophie est appelée à mettre la transparence et la rationalité au service de la pensée pour réduire la violence intersubjective alimentée par les opinions irrationnelles

 

L'extrait des Entretiens d'Epictète qui a retenu notre attention nous a permis de découvrir à quel point la philosophie était appelée à jouer un rôle social éminent. En faisant de la recherche d'une norme qui soit susceptible d'accorder les hommes entre eux en accordant leurs jugements, le point de départ de la philosophie, Epictète nous permet de réaliser à quel point la philosophie, experte en l'art de bien juger, reste d'actualité dans un monde comme le nôtre, en proie aux conflits d'opinions, imprégné d'esprit individualiste et privé de toute autorité supérieure habilitée à les trancher.

 

 

Commentaire composé fin septembre 1998 par Nicolas BOHLER, élève en Terminale L

au Lycée Saint Pierre Chanel de Thionville,

revu et corigé par M. Pérignon