DIDEROT DENIS

(1713-1784)

 

 

 

REPERES BIOGRAPHIQUES

Né à Langres, Diderot suit de brillantes études au collège de jésuites de la ville en vue de devenir prêtre. Il s'installe à Paris en 1729, où il exerce plusieurs métiers, cultive les mathématiques et s'initie à l'anglais, avant de vivre de sa plume. En 1748 naît le grand projet de I'Encyclopédie, mené à bien avec d'Alembert. Il poursuit en parallèle son œuvre personnelle (romans, critiques d'art, pièces de théâtre et essais philosophiques). Sa vie fut tumultueuse, faite d'amour (sa rencontre avec Sophie Volland), de voyages (auprès de Catherine II de Russie, en Hollande ), de luttes contre la censure subie par l'Encyclopédie et même d'un séjour en prison, à la suite de la publication, en 1749, de la Lettre sur les aveugles.

APPORTS CONCEPTUELS

La philosophie de Diderot a rapidement évolué vers un monisme* matérialiste* et athée : le monde est un tout matériel quasi organique où, du minéral à la vie et de la vie à la pensée, le processus d'engendrement est continu (on a pu ainsi parler du « transformisme » de Diderot, qui anticipe sur les idées de Lamarck* concernant l'évolution des espèces vivantes).

Conformément à l'idéologie scientifique de son siècle, dominé par la figure de Newton*, Diderot affirme que la connaissance ne répond qu'à un seul critère : l'expérience*.

Sa pensée politique n'est ni originale ni systématique : il souhaite une société libérale et éclairée, source du progrès* matériel et moral des hommes, et fonde la souveraineté véritable sur un contrat social*. Il affirme l'existence d'une morale universelle fondée non sur Dieu mais sur les sentiments naturels et la raison de l'homme.

Suivre la nature sera également le précepte de la philosophie esthétique* de Diderot : le génie* est celui qui sait imiter la nature (nature physique et nature humaine), non au sens d'une copie, mais en en révélant la vérité profonde, en sachant en saisir les caractères. Le beau* n'est pas alors le vrai, mais le vraisemblable.

 

Bibliographie:

- Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient (1749)
- Pensées sur l'interprétation de la nature (1753)
- Le Neveu de Rameau (1762)
- Le Rêve de d'Alembert (1769)
- Jacques le fataliste (1771).

 

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