Claude Adrien Helvétius

(1715-1771)

Né à Paris, il fut nommé fermier général en 1738, poste qui impliquait la perception du revenu royal. Il démissionna par la suite à cause de la corruption de ses collègues d'office. Il acheta la charge de maître d'hôtel ou intendant de sa protectrice la reine Marie Leszczynska, épouse de Louis XV. Il se consacra ensuite à la littérature et son ouvrage le plus célèbre, De l'esprit, fut publié en 1758. Dans cet ouvrage, Helvétius, dont la vie était un modèle de vertu, poussa la théorie de l'hédonisme à son point extrême de sensualité égoïste. Selon lui, toutes les facultés de l'homme, y compris le jugement, l'appréciation et même la mémoire ne sont que de simples propriétés de la sensation physique. « Tout se réduit donc comme à sentir », écrivit-il. Examinant le fonctionnement de l'esprit par rapport à la société, il affirma que le seul mobile des actions humaines est l'intérêt personnel et qu'il est impossible de choisir entre le bien et le mal parce que même le sacrifice de soi se réduit à un choix entre divers plaisirs.

L'ouvrage d'Helvétius fut condamné pour outrage aux bonnes mœurs par la faculté de théologie de la Sorbonne et brûlé publiquement en 1759. De l'homme, de ses facultés intellectuelles et de son éducation fut publié à titre posthume en 1772. Dans cet ouvrage, Helvétius tentait de réfuter les doctrines de Jean-Jacques Rousseau. Dans cet ouvrage, qui fut également brûlé publiquement, Helvétius présentait une théorie générale de la connaissance et du bonheur, une théorie du gouvernement et une théorie de l'éducation. Il y affirme notamment que l'inégalité des hommes ne provient pas de leurs facultés physiques et intellectuelles, mais de l'éducation, qui n'est pas dispensée de façon égalitaire pour tous. Selon lui, tous les hommes ont une aptitude égale à l'esprit et sont capables du même degré de passion, mais la force avec laquelle se manifestent leurs facultés est conditionnée par l'amour de soi. L'anticléricalisme radical d'Helvétius, philosophe matérialiste par excellence, se prolongea dans la pensée de Friedrich Nietzsche

 

C.f. Encyclopédie Encarta 1999