Gottfried Wilhelm LEIBNIZ

(1646-1716)

 

 

 

Biographie. Œuvres principales

 

Né en 1646 à Leipzig (Saxe), Wilhelm Gottfried Leibniz, après s'être adonné à la philosophie et avoir soutenu une thèse sur le principe d'individuation (en 1663), suit à Iéna des cours de mathématiques, puis étudie à Altdorf la jurisprudence et fait des progrès scientifiques rapides, en particulier lors d'un séjour à Paris, où il se lie avec le monde savant. En 1676, il découvre le calcul infinitésimal (en même temps que Newton). A La fin de décembre 1676, il s'installe à Hanovre comme bibliothécaire et conseiller du duc. Il s'occupe de technologie, travaille à la création d'une Académie des Sciences analogue â celle de Paris et parcourt en tous sens l'Europe.

Il eut plus de 600 correspondants !

Leibniz mourut abandonné et solitaire en novembre 1716. Seule l'Académie de Paris salua son génie. Leibniz avait vraiment tout enrichi : les mathématiques, la géologie, la linguistique ; il s'était efforcé de construire une logique qui serait une langue universelle. Rien n'échappa à ce penseur d'exception.

L'œuvre de Leibniz est immense : citons, tout particulièrement,

le Discours de métaphysique (vers l 685),

les Nouveaux Essais sur t'entendement humain (1704),

les Essais de Théodicée (1710),

La Monadologie (1714).

 

Racines et apports

 

1 - les racines

Leibniz, ce grand conciliateur, a unifié des tendances bien diverses en philosophie.

• C'est d'abord un disciple de Descartes : il reprend des éléments du rationalisme cartésien (explication mathématique de l'univers).

• Il a conservé également des notions propres à Aristote (thèmes de la finalité, du finalisme) et son intérêt créatif pour la logique (cf son admiration d'enfant pour la table des catégories. Voir infra)

• Tout en critiquant l'empirisme de Locke, il a tenté de le compléter (aux yeux de Leibniz l'empirisme a oublié l'esprit et ses virtualités).

• Enfin, Leibniz a été formé tout autant par la science (la mathématique, la physique, etc.) que par la philosophie.

 

2 - les apports conceptuels

 

Leibniz a vu dans le monde, non pas une machine, ainsi que le voulait Descartes, mais un tout plein de vie, avec lequel nous sommes en relation par une foule de petites perceptions.

Les concepts fondamentaux de la philosophie de Leibniz sont les suivants :

• la monade, substance simple, sans parties, qui entre dans les composés, véritable atome de la Nature et élément des choses;

• Dieu, conçu comme cause infiniment libre choisissant parmi tous les possibles ;

• l'appétition, tendance de toute monade à agir : " L'action du principe interne qui fait le changement ou le passage d'une perception à une autre peut être appelée appétition " (La Monadologie, I l 5) ;

• l'aperceplion (ce terme fut créé par Leibniz) : conscience ou connaissance réflexive de l'état intérieur qui constitue la perception simple.

• Cf aussi Principe de raison suffisante

 

J. Russ, Les chemins de la pensée, Bordas pp.199-200