Nietzsche

Par-delà le bien et le mal

cinquième partie

 

§ 200

 

 

Der Mensch aus einem Auflösungs-Zeitalter, welches die Rassen durch einander wirft, der als Solcher die Erbschaft einer vielfältigen Herkunft im Leibe hat, das heisst gegensätzliche und oft nicht einmal nur gegensätzliche Triebe und Werthmaasse, welche mit einander kämpfen und sich selten Ruhe geben, - ein solcher Mensch der späten Culturen und der gebrochenen Lichter wird durchschnittlich ein schwächerer Mensch sein: sein gründlichstes Verlangen geht darnach, dass der Krieg, der er ist , einmal ein Ende habe; das Glück erscheint ihm, in Übereinstimmung mit einer beruhigenden (zum Beispiel epikurischen oder christlichen) Medizin und Denkweise, vornehmlich als das Glück des Ausruhens, der Ungestörtheit, der Sattheit, der endlichen Einheit, als "Sabbat der Sabbate", um mit dem heiligen Rhetor Augustin zu reden, der selbst ein solcher Mensch war. - Wirkt aber der Gegensatz und Krieg in einer solchen Natur wie ein Lebensreiz und -Kitzel mehr, und ist andererseits zu ihren mächtigen und unversöhnlichen Trieben auch die eigentliche Meisterschaft und Feinheit im Kriegführen mit sich, also Selbst-Beherrschung, Selbst-Überlistung hinzuvererbt und angezüchtet: so entstehen jene zauberhaften Unfassbaren und Unausdenklichen, jene zum Siege und zur Verführung vorherbestimmten Räthselmenschen, deren schönster Ausdruck Alciblades und Caesar (denen ich gerne jenen ersten Europäer nach meinem Geschmack, den Hohenstaufen Friedrich den Zweiten zugesellen möchte), unter Künstlern vielleicht Lionardo da Vinci ist. Sie erscheinen genau in den selben Zeiten, wo jener schwächere Typus, mit seinem Verlangen nach Ruhe, in den Vordergrund tritt.- beide Typen gehören zu einander und entspringen den gleichen Ursachen.

L'homme d'une époque de décomposition qui sème la confusion entre les races, porte dans sa chair l'héritage d'une ascendance composite, c'est-à-dire des pulsions et des étalons axiologiques contradictoires, et souvent plus que contradictoires, perpétuellement en lutte les uns contre les autres et qui ne s'accordent que rarement du repos. Cet homme des civilisations tardives et des lumières brisées devient généralement un homme affaibli : son désir foncier est que la guerre qu'il incarne finisse par connaître un terme. Conformément à une médecine et à une mentalité lénitives (par exemple épicuriennes ou chrétiennes), le bonheur lui apparaîtra surtout comme le bonheur de pouvoir goûter le repos, la tranquillité, la satiété, l'accord parfait avec lui-même dans le "sabbat des sabbats", pour parler avec le saint rhéteur Augustin qui était lui-même un tel homme. Mais si le conflit et la guerre n'agit sur un telle natures que comme un stimulant de plus du goût de vivre, si à l'hérédité et à l'éducation s'ajoutent des pulsions puissantes et intraitables, avec leur virtuosité propre et l'art subtil de se faire la guerre à soi-même, c'est-à-dire l'empire sur soi et l'art de jouer au plus fin avec soi-même, alors naissent ces hommes prodigieux, insaisissables et insondables, ces hommes prédestinés à la victoire et à la séduction, dont la plus belle expression sont Alcibiade et César (auxquels j'ajouterais volontiers, le premier des Européens selon mon coeur, Frédéric II de Hohenstaufen), et parmi les artistes peut-être Léonard de Vinci). Ils apparaissent précisément aux époques où le type opposé, plus faible, arrive au premier plan, avec son aspiration au repos; les deux types vont ensemble et sont issus des mêmes causes.

 

Les deux types d'homme, produits par les époques de métissage

 

 

La pureté de la race n'est pas pour Nietzsche, comme on le croit souvent, une condition absolue de l'apparition de l'homme supérieur. Le métissage peut engendrer aussi bien des être faibles, n'aspirant qu'au repos devant les conflits intérieurs de leur tempérament ambigü, que des hommes prodigieux, tirant le meilleur parti de leurs conflits, exercant, sous la stimulation de leurs aspirations contraires, leur volonté de puissance

N.B. Frédéric II de Hohenstaufen (cf. § 209): Frédéric le grand a incontestablement jeté les bases sur lesquelles devait s'édifier au 19ème siècle l'unité allemande.

 

   Autres aphorismes de la cinquième partie

 

Traduction et commentaire

© M. Pérignon