notions


 

aboulie

Incapacité pathologique à prendre une décision et à s'y tenir. Maladie de la volonté.

 

absolu       

Latin absolutus, p.p. de absolvere, séparer de, achever.

 

1. Vulg. a) ce qui ne comporte ni exception ni restriction; ex. pouvoir absolu. b) total, intégral. Ex. vide absolu

2. Méta. a) ce qui est en soi et par soi, indépendamment de toute autre chose. b) Ce qui a en soi-même sa raison d'être et qui n'a pas besoin ni pour être conçu ni pour exister d'aucune autre chose; l'Etre absolu de qui tout dépend, càd à quoi tout être est relatif, Dieu. c) synonyme de chose en soi, opposée à phénomène (Kant) 

 

abstraction

1. PHILOS. Opération intellectuelle consistant à isoler de tous les autres un élément (qualité ou relation) d'une représentation. Pour les empiristes ó Locke, Hume, Condillac ó, c'est par abstraction et à partir de données des sens que se constituent les idées de réflexion, de mode, de substance et de relation.
2. Résultat de cette opération; idée abstraite.

 

absurde (l')

1. Ce qui est absurde. Se complaire dans l'absurde. / LOGIQUE. MATH. Raisonnement, démonstration, preuve par l'absurde, qui vérifie la vérité d'une proposition en établissant la fausseté des conséquences de sa contradictoire. / LOGIQUE. Réduction à l'absurde, qui conduit au rejet d'une proposition dont les conséquences sont manifestement fausses.

2. PHILOS. Philosophie de l'absurde: courant de pensée pour lequel l'existence de l'homme et sa situation dans le monde n'ont pas de justification rationnelle. CXf. Camus (Albert); contingence; existentialisme; facticité; Sartre (Jean-Paul).

 

accident

<=> essence

 

agent

"...l'agent est cause de ce qui est fait, ce qui produit le changement de ce qui est changé." (Aristote)

 

agressivité

Tendance élémentaire à attaquer autrui, en actes aussi bien qu'en paroles

 

aliénation

Du lat. alienus, étranger, de alius, autre. Dépossession de soi.

 

altérité

Désigne le caractère de ce qui est autre.

 

altruisme

lat. alter, l'autre. Terme créé par Auguste Comte pour désigner l'amour d'autrui par opposition à l'égoïsme. Psych. mor.
a) sentiment d'affection pour les autres qui dispose à se dévouer pour eux.
b) morale altruiste: doctrine morale qui pose l'intérêt de nos semblables comme but de la conduite morale. 

 

âme

Principe susceptible d'animer la matière, càd de lui conférer la vie. Tel est le point de vue d'Aristote qui distingue l'âme végétative commu ne à tous les vivants et assurant les fonctions vitales de base, l'âme sensitive qui produit la sensation et la sensibilité chez l'homme et les animaux, et enfin l'âme raisonnable, principe de la pensée chez l'homme. Avec Descartes, l'âme raisonnable seule subsiste sous le nom de substance pensante - les autres parties de l'âme étant réduites à l'activité corporelle - ce qui aboutit à une séparation radicale de l'âme et du corps.

anthropologie

 

anthropomorphisme   

Propension à tout assimiler indûment à des phénomènes humains.

 

a priori

(=/= a posteriori)                     

 

Au Moyen-Age, on nomme raisonnement a priori celui qui va du principe à la conséquence, et raisonnement a posteriori celui qui remonte de la conséquence au principe. Mais cette acception a cédé la place au sens que les termes ont chez Kant: sont a priori les éléments de connaissance (intuitions, concepts, jugements) indépendants de toute expérience, et a posteriori ceux qui sont déduits d'une expérience sensible ou en dépendent.  

 

artefact

Phénomène d'origine humaine, artificielle (dans l'étude de faits naturels).

 

 

ascétisme

Genre de vie des ascètes. Par ext.  Vie gouvernée par des principes rigides.
Pour les Grecs, la domination de l'esprit sur la matière apportait la libération, la perfection, la sagesse et, avec Plotin, l'union à Dieu. Les méthodes pour y parvenir étaient la pauvreté, l'abstinence, la préparation quotidienne à la mort. Cette recherche de la perfection a également poussé les esséniens, les thérapeutes égyptiens, les soufis, les derviches à pratiquer l'ascétisme, dont la finalité, pour les yogis hindous et les bouddhistes, est d'atteindre au nirvana, au non-être personnel et à la cessation de toute souffrance. Dans le christianisme, ses origines s'identifient avec celles de la vie érémitique.
Ascèse et désir
Cf Gilles Deleuze: "Ascèse? Pourquoi pas? L'ascèse a toujours été la condition du désir, et non sa discipline et son interdiction. Vous trouverez toujours une ascèse si vous pensez au désir."

 

assentiment

Lat. adsentio, de adsentiri, donner son adhésion. Psychol.: Acte de l'esprit qui adhère de façon réfléchie à un jugement ou à une décision; comprend des degrés qui vont de la simple opinion à la conviction. Epictète donne l'a. en ex. de liberté de la volonté. En matière d'a., écrit-il, "ta volonté ne rencontre ni contrainte, ni obstacle, ni empêchement." Descartes observe de même que notre volonté est libre en ce qu'elle "peut donner son consentement ou ne pas le donner"

 

ataraxie

Du grec ataraxia, absence de trouble, introduit par Démocrite et surtout employé par les épicuriens et les stoïciens, ce mot désigne la tranquillité de l'âme. Désignant l'idéal du sage pour la plupart des philosophes de l'Antiquité, l'ataraxie est identifiée par les Stoïciens à l'apathie, càd à l'état d'âme devenue étrangère aux désordres de la passion et insensible à la douleur.

 

autonomie

<-> hétéronomie                      

 

Condition d'un individu ou d'un groupe qui détermine lui-même la loi à laquelle il obéit. 

 

axiologie

- Etude de telle ou telle valeur 

 

- Théorie de la valeur en général, entendue au sens moral.

 

axiome

Au sens classique, un axiome est une proposition indémontrable parce qu'évidente et admise comme point de départ d'un raisonnement, en particulier en mathématique. Ds ce domaine, on range l'axiome, aux côtés des postulats et des définitions, parmi les propositions premières. Pour les maths modernes, le terme englobe désormais tte proposition, évidente ou non, posée sans démonstration au début d'un système hypothético-déductif. On appelle axiomatique l'ensemble des axiomes admis au début d'un système hypothético-déductif.

 

bioéthique

Ensemble de recherches et de pratiques visant à comprendre les implications morales des recherches biologiques et de leurs applications techniques et à réguler ces dernières.

 

bouddhisme

Nom donné à la voie de la sagesse préconisée, à la fin du VIe s. av. J.-C., par le maître indien Siddharta Gautama.
Le bouddhisme  est fondé sur une philosophie, voire une éthique (béatitude de l'émancipation), selon laquelle le sage doit anéantir en lui le désir, source de douleurs, pour atteindre le nirvana, totale et béatifique "extinction" des illusions qui forment le fond de l'existence de l'individu.

 

Buridan (Jean)

Logicien et philosophe scolastique (Béthune, v. 1300 &endash;?, v. 1366). Recteur de l'université de Paris (1328), il enseigna le terminisme (nominalisme extrême de Guillaume d'Occam). On lui attribue l'argument dit de l'âne de Buridan,  faisant ressortir l'arbitraire du libre choix: un âne, ayant également faim et soif, peut-il choisir entre l'eau et l'avoine placées à égale distance?

 

catégorie

Aristote nomme catégories (de l'être) les différentes classes de prédicats applicables à tout objet: il en énumère dix substance, quantité, qualité, relation, lieu, temps, situation, avoir, action, passion. Pour Kant , les catégories ne se rapportent plus à l'objet à connaître, mais à l'entendement comme faculté de connaissance. Elles se déduisent des quatre points de vue fondamentaux auxquels s'articulent tous les jugements (quantité, qualité, relation, modalité) et des trois sortes de jugements possibles: il y en a dès lors douze, dont le tableau figure dans la Critique de la raison pure. 

causalité

Principe en vertu duquel un phénomène donné est rattaché à un autre qui est perçu comme en étant la condition.
Le principe de causalité, selon lequel « tout événement a une cause », fonde l'idée du déterminisme naturel qui est au cœur de la science moderne.

cause

Ce qui produit un effet est appelé cause. Le terme a eu dans la phil. classique un sens + large qu'aujourd'hui. Aristote en distingue 4 sortes: a) formelle (l'idée ou le modèle à quoi correspond l'objet) b) matérielle (la matière dont est fait l'objet) c) efficiente (l'agent de la modification) et d) finale (ce en vue de quoi l'objet existe, ou présentation d'un phénomène comme moyen d'une fin). A partir du XVIIe, ne retenant que l'efficience, on nomme alors cause le phénomène antécédent qui détermine l'existence d'un effet.

 

certitude

"Etat de l'esprit qui adhère fermement à ce qu'il juge être vrai" (J. Lagneau)

 

chimère

1. MYTH. La Chimère:  monstre fabuleux que vainquit et tua Bellérophon. Elle est le plus souvent représentée avec la tête d'un lion, le corps d'une chèvre, la queue d'un dragon et vomissant des tourbillons de flammes.
2. Idée vaine, projet irréalisable.Croire à de folles chimères.Se forger des chimères.

 

choix 

Action consistant à se déterminer en arrêtant une conduite à tenir, retenue entre plusieurs possibles. La capacité de choisir est considérée traditionnellement comme caractéristique de la liberté. Spinoza déniera à l'homme un tel pouvoir, qu'il considérera comme illusoire.

 

chose en soi

Chez Kant, la chose en soi est la réalité en tant qu'elle est, par opposition au phénomène inconnaissable. (Si elle ne peut être conçue, elle peut cependant être pensée. )

 

coeur

Chez Pascal organe de la connaissance immédiate, intuitive, distingué de la raison, organe de la connaissance discursive, par voie de raisonnement.

 

cohérence

Liaison, rapport étroit d'idées qui s'accordent entre elles; absence de contradiction.

 

communauté

1. Fait d'avoir qqc. en commun. Une communauté de sentiments, de points de vue.
2. SOCIOL. Groupe à caractère local, fortement intégré, dont les membres partagent les mêmes valeurs culturelles, tout en ayant entre eux de profonds liens affectifs et de solidarité.  

compassion

 

complexe d'Oedipe

Désigne dans la théorie Freudienne la configuration triangulaire qui lie l'enfant à ses parents entre trois et cinq ans: c'est un ensemble de désirs amoureux et hostiles - désir de mort à l'égard du parent de même sexe perçu comme un rival et désir sexuel pour le parent de sexe opposé (forme positive).

 

compréhension

Faculté de comprendre, aptitude à concevoir clairement (un objet de pensée). Avoir une bonne compréhension díun problème.
2. Possibilité, action de comprendre. Faciliter la compréhension díun texte par des notes. 3. Aptitude à discerner et à admettre le point de vue díautrui. Faire preuve de compréhension.
4. LOG Ensemble des attributs qui appartiennent à un concept (par oppos. à extension).

 

 conatus

ÉPISTÉMOLOGIE : latin conatus, « effort », « tendance », « poussée vers ». • CHEZ SPINOZA : effort pour « persévérer dans l'être » qui peut * prendre la forme de « l'appétit » ou du désir (lorsqu'il est accompagné de conscience) et qui définit l'« essence » (la nature véritable) de toute chose.

 

concept

Représentation mentale générale et abstraite d'un objet.

Kant distingue les concepts purs, ou concepts a priori, qui sont les catégories de l'entendement, et les concepts a posteriori ou empiriques, c'est-à-dire dérivés de l'expérience. Ces derniers délimitent des classes et sous-classes et peuvent s'analyser logiquement en termes de compréhension et d'extension. Les empiristes nient l'existence de concepts a priori, tous les concepts ne résultant selon eux que d'un processus d'abstraction à partir des impressions sensibles. Pour Hegel, les concepts de la raison dépassent les oppositions caractéristiques des catégories finies de l'entendement en en discernant le positif et le négatif: ils les dépassent en les comprenant et passent à une logique dialectique. Le Concept est la totalité organique universelle dont tous les concepts sont les moments particuliers de déterminations. Il est alors pour Hegel le seul véritable concret, contenant tous les aspects du réel. En dénonçant dans son abstraction et sa généralité l'incapacité du concept à rendre compte de l'originalité de l'expérience vécue et de son authenticité, Nietzsche ou Bergson expriment souvent leur pensée sur un mode métaphorique.

On peut donc distinguer deux conceptions divergentes: soit, avec Hegel, le Concept est capable de totaliser l'ensemble des domaines et des modes de la pensée en les subordonnant, les dépassant en les amenant à leur propre concept par leur explication. Il est alors le déploiement historique de l'idée platonicienne qui se récapitule dans la totalité de ses vues et devient le réel lui-même; soit le concept est toujours insuffisamment ouvert pour atteindre le réel échappant à sa prise. Il entre en dialogue avec d'autres modes de pensée auxquels lui-même ne peut prétendre (art, poésie).

Les deux cas supposent un dépassement des concepts d'entendement.

 

conceptualisme

 

Doctrine philosophique d'après laquelle les idées n'existent que dans l'esprit qui les forme par abstraction; opposé à nominalisme, réalisme.

 

conformisme

Péj.  Attitude qui consiste à régler docilement sa pensée, sa conduite sur les usages établis.

 

conscience

L'étymologie suggère l'idée de connaissance; définit d'abord la présence vécue du sujet à lui-même et à son environnement.

 

contingence

L'étym (latin contingentia: hasard) indique que l'adjectif qualifie tout ce qui est conçu comme pouvant indifféremment être ou ne pas être. Le contingent implique donc l'absence de déterminisme strict. L'existentialisme admettra que la contingence est un caractère fondamental de l'être humain. Sont contingentes les données qui peuvent être autrement qu'elles ne sont ici et maintenant. 

 

contrat social

En philosophie politique, théorie selon laquelle l'autorité politique dérive d'une convention originaire par laquelle les hommes renoncent à la totalité ou à une partie de leurs droits naturels, en échange d'une sécurité et d'une liberté garanties par la loi.

 

copule

Log. Verbe d'un jugement en tant qu'il exprime une relation entre le sujet et le prédicat. L'assertion réside dans la copule. &endash; Ling. Mot qui relie le sujet au prédicat. Le verbe " être " est une copule.

 

critère  

Indice qui permet de distinguer une chose ou une notion d'une autre. 

 

Caractère permettant de porter sur un objet un jugement d'appréciation.

On nomme plus particulièrement critérium de la vérité ce qui permet de distinguer clairement cette dernière de l'erreur. 

 

culture (lat. cultura, culture aux sens propre et figuré; v. Culte).

1. Vu/g. anal. avec l'agriculture qui travaille le sol pour produire de meilleures récoltes,

 

a) formation de l'esprit et de la personnalité tout entière (goût, sensibilité, intelligence), opp. savoir comme simple acquisition de connaissances; en ce sens, cette culture, dite générale, est inséparable de l'humanisme traditionnel qui voue un culte aux grandes úuvres du passé (art, littérature, philosophie) et leur confère une valeur de modèles rendant apte à l'appréciation des úuvres actuelles et à la création originale et personnelle;
b) ext. trésor collectif possédé par l'humanité ou par certaines civilisations; ex. la culture hellénique, la culture occidentale.

2. Soc. Ethn. (opp. nature), syn. de civilisation (all. Kultur) sous l'influence de l'anthropologie anglo-saxonne

  • a) sens gén. ensemble des représentations et des comportements acquis par l'homme en tant qu'être social; de ce point de vue, on distinguera: le fait biologique et les manières de manger et de boire, les pulsions et les comportements sexuels qui diffèrent selon les sociétés et que Mauss appelle techniques du corps; v Primitif;
    b) ensemble historiquement et géographiquement défini des institutions caractéristiques d'une société donnée, qui désigne " non seulement les traditions artistiques, scientifiques, religieuses et philosophiques d'une société, mais encore ses techniques propres, ses coutumes politiques et les mille usages qui caractérisent la vie quotidienne " (M. Mead);
    c) par suite, désigne le processus dynamique de socialisation par lequel tous ces faits de culture se transmettent et s'imposent dans une société particulière par l'imitation et l'éducation; en ce sens, la culture est le mode de vie d'une population, c.-à-d. I'ensemble des règles et comportements par lesquels les institutions prennent un sens pour les agents et s'incarnent dans des conduites plus ou moins codifiées; v. Acculturation, Personnalité base;
    d) articulation en un système cohérent, sous l'apparence d'un chaos de coutumes disparates, de ces règles culturelles, soit en fonctions organisées destinées à satisfaire les besoins (v. Fonctionnalisme), soit en structures inconscientes décelables sous les divers aspects des relations sociales empiriquement observables (v. Structuralisme)
  •  

    Damoclès

    Courtisan de Denys l'Ancien ( IVe siècle av. J.-C.) qu'il félicitait outrageusement pour son bonheur. Celui-ci, selon Cicéron, l'invita à un festin , le reçut comme un prince, mais fit suspendre au-dessus de sa tête une lourde épée retenue par un crin de cheval, pour lui montrer la fragilité du bonheur que les dangers menacent incessament. (D'où l'expression, "épée de Damocklès")

     

    Danaïdes

    Héroïnes de la mythologie grecque qui étaient les 50 filles de Danaos, roi d'Argos. Danaos accepta leur mariage avec les 50 fils de son frère Égyptos. Or, la nuit des noces, les Danaïdes tuèrent toutes leurs maris, sauf une, Hypermnestre, qui épargna le sien, Lyncée.

     

    déduction

    Opération intellectuelle au moyen de laquelle nous concluons nécessairement une proposition à partir de propositions antécédentes, en vertu de règles logiques dites « règles d'inférence ».

     

    délire

    1. Trouble psychique caractérisé par un état de confusion mentale souvent accompagné d'excitation avec perturbation de la perception du monde extérieur. / Fig.  et fam. C'est du délire:  c'est extravagant.

     

    2. Exaltation, débordement d'enthousiasme frénétique et désordonné. Ce chanteur déclenche le délire.  Une passion portée jusqu'au délire.

    &endash; PSYCHOPATHOLOGIE. Délire.  La croyance délirante est une conviction absolue, inaccessible à la critique, au raisonnement ou à la démonstration. Le délire peut être aigu:  il est alors dû le plus souvent à une affection générale infectieuse ou à une intoxication dont la guérison entraînera la disparition de ce délire. Les délires chroniques  sont, eux, en relation avec une maladie mentale. Selon le thème du délire, on distingue les délires mystiques, de persécution, de grandeur, oniriques, etc. Le délire peut soit se structurer selon des procédés systématiques et logiques jusqu'à l'absurde (délire paranoïaque ), soit être caractérisé par l'incohérence, une grande richesse imaginative et hallucinatoire, les facultés psychiques étant par ailleurs intactes (délire paraphrénique ).

     

    démiurge

    Dans le mythe cosmogonique de Platon, ce terme désigne l'artisan divin - cause de l'Ame du monde - qui, sans créer à proprement parler l'univers, donne forme à une matière inorganisée en imitant les essences éternelles, les dieux inférieurs créés par lui ayant pour tâche de produire les êtres mortels (cf le Timée).

     

    démocratie

    Régime politique dans lequel la souveraineté est exercée par le peuple, càd par l'ensemble des citoyens, au moyen du suffrage universel. Selon Rousseau, la démocratie - qui réalise l'union de la morale et de la politique - est un état de droit exprimant la volonté générale des citoyens qui sont à la fois législateurs et sujets des lois.

     

    déréliction

    État de l'homme qui se sent abandonné, isolé, privé de tout secours divin

     

    déterminisme

    Pris en son acception concrète (par ex. en médecine) désigne l'ensemble des conditions nécessaires à l'existence d'un phénomène. Mais le terme est surtout employé en épistémologie pour signifier le principe fondamental de toute science expérimentale, selon lequel "les mêmes causes produisent les mêmes effets" - ce qui implique d'un point de vue métaphysique qu'il n'existe pas d'effet sans cause, et fonde la possibilité de l'induction qui généralise l'expérience en lui donnant force de loi.

    En métaphysique, doctrine qui implique la négation du libre-arbitre et selon laquelle tout l'univers, y compris la volonté humaine, est soumis à la nécessité. Cf Spinoza: "Toute chose singulière càd finie, dépend d'une autre cause elle-même finie et ainsi à l'infini" (Spinoza, Ethique). "Il n'y a dans l'âme aucune volonté absolue ou libre" (Ibid).

     

    dialectique

    1) Ensemble des moyens mis en úuvre dans la discussion en vue de démontrer, réfuter, emporter la conviction

     

    2) Philosophie

    ïChez Platon, Art de discuter par demandes et réponses.

    ï Au Moyen Âge, Logique formelle (opposé à rhétorique).

    ï Chez Kant, Logique de l'apparence. 3) Spécialement

    D'après Hegel, Marche de la pensée reconnaissant le caractère inséparable des propositions contradictoires (thèse et antithèse), que l'on peut unir dans une catégorie supérieure (synthèse). La dialectique hégélienne.

    Chez Max, dynamisme de la matière, qui évolue sans cesse (de la même manière que l'Esprit chez Hegel).

     

    dignité

    D. de la personne, définie par Kant comme "valeur intérieure absolue"

     

    discipline

    La discipline comme technique fondamentale du pouvoir, est l'effet d'un type d'organisation sociale qui cherche, en chacun de ses secteurs, le plus grand rendement possible, au sens économique du terme. Cf M. Foucault: "D'une façon globale, on peut dire que les disciplines sont des techniques pour assure l'ordonnance des multiplicités humaines."

     

    déduction

    On qualifie un raisonnement de déductif lorsqu'il énonce logiquement une conclusion nécessaire à partir de propositions données. Au sens strict la déduction est en effet l'opération mentale qui conclut, d'une ou plusieurs prémisses, à une proposition qui en est la conséquence logique. On admet souvent qu'un tel raisonnement n'est qu'une explicitation d'un énoncé implicité dans les propositions initiales. 

     

    divertissement

    Chez Pascal, occupation qui détourne l'homme de penser aux problèmes essentiels qui devraient le préoccuper. " le divertissement nous amuse et nous fait arriver insensiblement à la mort " (Pascal).

     

    dogmatisme

    Attitude qui consiste à affirmer, sans esprit critique, des dogmes, c'est-à-dire des "vérités" pour lesquelles on admet pas de discussion. On parle alors, en ce sens, d'esprit dogmatique. C'est, d'autre part, la doctrine qui, s'opposant aux diverses formes de scepticisme ou d'agnosticisme, affirme la capacité de l'homme à atteindre des vérités certaines et absolues. 

     

    droits de l'homme

    Dr. de tous les hommes, qui permettent de dénoncer d'un point de vue éthique toute inégalité ou discrimination qu'on fait subir ici ou là à telle ou telle catégorie de personnes.

     

    dualisme

    Théorie selon laquelle la réalité est formée de deux substances indépendantes l'une de l'autre et de nature absolument différente : par exemple, l'esprit et la matière ou, comme chez Descartes, l'âme et le corps. La théorie contraire est le monisme.

     

    dualité

    Caractère ou état de ce qui est double en soi; coexistence de deux éléments de nature différente. Cf. la dualité de l'être humain, formé d'âme et de corps.

     

    durée

    S'oppose, chez Bergson, au temps tel que l'appréhende la science: elle correspond intimement à la mobilité de tous les êtres et au caractère innovant de l'existence. En tant que telle, elle ne peut être éprouvée que par l'intuition, hors de tout recours à une intelligence trop abstraite. 

     

    économie politique

    Analyse des mécanismes de production, de distribution et de consommation des richesses.

     

    empirique

    En philosophie de la connaissance, l'adjectif "empirique" qualifie le contenu expérimental, ou la source expérimentale, d'une connaissance; synonyme de a posteriori; il est alors d'usage de distinguer la connaissance empirique de la connaissance rationnelle (par exemple : les mathématiques).

     

    empirisme

    Le mot empirisme qualifie toute doctrine philosophique admettant que la connaissance humaine déduit de l'expérience aussi bien ses principes que ses objets et ses contenus. En général opposé aux différentes formes de rationalisme - bien que l'empirisme de Hume ait tenu un rôle important dans la constitution du rationalisme critique de Kant.

     

    entendement

    Rarement utilisé aujourd'hui, le terme entendement a longtemps désigné, dans le vocabulaire philosophique, la faculté de connaître et de comprendre par l'intelligence, par opposition à la sensibilité.

     

    enthousiasme

    Dans l'Antiquité, délire sacré qui saisit l'interprète de la divinité.
    Par extension, état privilégié où l'homme, soulevé par une force qui le dépasse, se sent capable de créer

     

    entité

    1. Ce qui constitue l'essence d'un être.

    2. Ensemble d'éléments auquel on attribue une individualité, une existence propre. Entité nationale, supranationale.

     

    épicurisme

    Doctrine d'Épicure et de ses disciples (Lucrèce par exemple), fondée sur un idéal de sagesse selon lequel le bonheur, c'est-à-dire la tranquillité de l'âme (ataraxie), est le but de la morale ; cette doctrine invite à ne craindre ni les dieux, ni la mort), et à rechercher les plaisirs simples et naturels de l'existence.

     

    épiphénomène

    Au sens général, c'est un phénomène secondaire qui n'affecte pas l'existence du phénomène principal que l'on considère.

     

    épistémologie

    1. Étude de la démarche générale de la science et des conditions de production des faits scientifiques. Le terme recouvre une série de disciplines, comme la philosophie des sciences, l'histoire, la sociologie et la psychologie de la connaissance scientifique. On distingue une épistémologie normative (Popper), qui veut déterminer les critères définissant de ce que doit être une science, et une épistémologie descriptive, qui a pour vocation de décrire les sciences telles qu'elles s'élaborent réellement.

     

    2. PSYCHOL. Épistémologie génétique:  étude qui a pour objet l'analyse critique des principes, des hypothèses et des résultats de la psychologie cognitive, dans ses différents aspects, en parallèle avec d'autres sciences, et de leurs liens avec la philosophie.

    esprit

    Principe individuel dela pensée, par opposition au corps.

    essence

    lat. essentia, de esse, être.

     

    Opposée à accident, l'essence est ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est fondamentalement, abstraction faite de ses modifications superficielles ou temporaires (appelées accidents).

     

    esthétique

    Subst. et adj. (gr. aisthetikos, qui peut être perçu par les sens, de aisthèsis, sensation)

     

    L'adjectif qualifie ce qui concerne le beau (émotion ou jugement esthétique).

    Le substantif (qui apparaît dans la seconde moitié du XVIIIème siècle) désigne la théorie de l'art et du beau, ou, plus précisément, la discipline ayant pour objet les jugements d'appréciation lorsqu'ils s'appliquent au beau et au laid.

    N.B. L'esthétique moderne ayant en général renoncé à repérer les normes du beau reporte ses recherches soit sur les formes dans leur développement historique soit sur les relat. entre oeuvre et création.

     

    état de nature

    Etat préliminaire à la réunion des hommes en société civile. Etat d'indépendance à l'égard de toute loi. 

     

    éthique

    Relatif à la morale. De éthos, moeurs a) Mor. Partie de la philosophie qui a pour objet les problèmes fondamentaux de la morale (fin et sens de la vie humaine, fondement de l'obligation et du devoir, nature du bien et de l'idéal, valeur de la conscience morale, etc.); l'éthique est une discipline systématique correspondant à la morale théorique et souvent liée à une recherche métaphysique, par quoi elle se distingue de la morale pratique ou appliquée. b) conception ou doctrine cohérente de la conduite de la vie; ex. éthique kantienne.

     

    éthnocentrisme

    Attitude qui répudie "les formes culturelles les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions." (Lévi-Strauss)

     

    ethnologie

    Etude scientifique de l'unité linguistique économique et sociale des ethnies et des groupes humains (couvrant le domaine de l'anthropologie culturelle et sociale).

     

    éthologie

    Discipline étudiant les comportements animaux dans leur environnement naturel.

     

    étiologie

    Le mot désigne la recherche des causes. Cf Cournot

     

    eudémonisme

    Ce terme désigne l'ensemble des doctrines qui, refusant de séparer bonheur et vertu, font du bonheur le Souverain Bien et de sa recherche la fin de l'action morale.
    Il s'applique aux doctrines de l'Antiquité qui, étrangères à la notion de salut surnaturel, ont pour point commun d'être précisément des morales du bonheur.
    N.B. L'eudémonisme moderne - notamment l'utilitarisme de Bentham - est de nature différente, par l'esprit de calcul qui l'anime et la disparition du sens métaphysique de la destinée humaine.

     

     exégèse

    Interprétation philologique, historique ou doctrinale d'un texte dont le sens, la portée sont obscurs ou sujets à discussion.

     

    expérience

    Le même mot recouvre deux significations, l'une vulgaire (au sens de commune), l'autre scientifique :

    a) Au sens vulgaire, l'expérience est "le savoir accumulé au fil des ans" (Erfahrung); elle est connaissance et savoir-faire obtenus progressivement par la pratique de la vie. Elle provient du "vécu".

    b) Au sens scientifique, le mot désigne un "essai organisé (artificiellement) pour vérifier une hypothèse". On parlera, plus rigoureusement alors, d'expérimentation.

    Si l'une (a) définit le sage, l'autre (b) définit le savant. L'une est intransmissible, l'autre est transmissible.  

     

    extension

    Action díétendre, de síétendre; son résultat. D PHYSIOL Mouvement déterminant líouverture de líangle formé par deux os articulés. -> MED Mise en extension: 2. Augmentation de dimension. Extension en largeur. 3. Fig. Développement, accroissement. Extension díune industrie. -> LING Acception plus générale donnée au sens díun mot. Cíest par extension que líon dit díun son quíil est éclatant.
    4. LOG Extension díun concept, ensemble des objets auxquels il síapplique (par oppos. à compréhension). Líextension de "vertébré" est plus grande que celle de "mammifère" et plus petite que celle de "animal".

     

    facticité

    Chez J.-P.Sartre,lLa facticité désigne ce que le Pour-soi est, en tant qu'il est présent au monde : en effet, l'homme « est en tant qu'il est jeté dans un monde, délaissé dans une "situation", il est en tant qu'il est pure contingence » (L'Être et le Néant, p. 117). L'homme est placé dans une situation (géographique, historique, sociale, etc.) qu'il n'a pas choisie: c'est ce qui constitue sa facticité - le fait qu'il soit Français, bourgeois, etc. Cette facticité n'est pas pour autant une limite à la liberté du Pour-soi car celui-ci peut toujours faim quelque chose de ce qu'on a fait de lui.

     

    falsifiabilité

    Caractère des théories scientifiques qui sont toujours - et par nature &endash; suceptibles d'être réfutées mais qui ne peuvent jamais être définitivement confirmées on corroborées (cf. Karl Popper ).

     

    fétichisme

    Fétiche=objet à quoi on attribue un pouvoir magique Chez Marx, f. de la marchandise: illusion qui confère à la marchandise un caractère "mystique" et lui attribue une valeur immanente, alors que cette valeur n'appartient qu'au travail humain qui la produit.

     

    fiat

    Mot latin, voulant dire que cela soit, désigne une décision volontaire, que rien ne détermine, surgissant ex nihilo.

     

    finalisme

    Désigne tte doctrine qui attribue à la finalité un rôle majeur dans l'explication de l'univers, en insistant soit sur le réalité des causes finales, soit sur leur importance dans les êtres vivants (vitalisme), soit sur l'antériorité de la tendance sur l'action mécanique .

     

    finalité 

    Fait de tendre vers un but et d'aménager les moyens pour l'atteindre. Distinction entre finalité interne et finalité externe: Finalité interne (intrinsèque, immanente) réside dans l'articulation des parties au tout et du tout aux parties à l'intérieur d'un système.     

     

    finitude

    Caractère de ce qui est fini, et plus spécialement caractère de l'homme en tant qu'il est mortel et qu'il le sait. Kierkegaard rappelera la finitude essentielle de l'homme face à la transcendance. Plus radicalement encore, l'existentialisme athée de Sartre, privant l'homme de tout recours à une transcendance divine, renvoie l'homme à la contingence et à la finitude de son existence.

     

    formalisme

    Tendance à accorder beaucoup plus d'importance à la forme - au sens de caractère extérieur - des choses, des règles, des conduites, qu'à ce qui les constitue « au fond » (par exemple, un « formaliste » respectera de façon scrupuleuse, en toute circonstance, les codes de politesse propres à telle ou telle situation).
    En logique, théorie minimisant le rôle de l'intuition au bénéfice de la seule cohérence logique des inférences.

     

    génétique

    Branche de la biologie, science de l'hérédité.

     

    génotype (comp. du gr. genos, race, et typos, forme, espèce).

    Biol. En génétique, ensemble des caractères héréditaires transmis par les gènes indépendamment de l'action du milieu (paratype), la réaction du génotype au paratype aboutissant au phénotype, ensemble des caractères apparents,-morphologiques, physiologiques, etc., d'un organisme.

     

    genre (lat. genus, origine, genre).

    Log. form. Est dit genre tout terme ou concept englobant d'autres termes ou concepts, c.-à-d. qui possède par rapport à eux une plus grande extension; ex. animal est genre par rapport à vertébré et vertébré est genre par rapport à mammifère, etc.; relativement au genre, le terme qui a la plus petite extension et une plus grande compréhension est dit espèce; ex. mammifère par rapport à vertébré; genre prochain: celui qui dans la hiérarchie est immédiatement supérieur à une espèce ex. vertébré par rapport à mammifère; v. Définition; genre suprême: celui qui n'e englobé par aucun autre et qui est au sommet de la hiérarchie (être, substance, unité, etc.). 2. Biol. Le genre est une subdivision de l'espèce.

     

    gestaltisme (ou théorie de la forme "Gestalttheorie").

    PSYCHOL. Théorie de la psychologie moderne, issue des travaux de Wertheimer (1880), qui conçoit l'étude des systèmes psychiques ou physiques selon une approche structuraliste, considérant les phénomènes dans leur totalité, sans tenir compte des éléments isolables et sans signification hors de cet ensemble organisé. Cette théorie a d'abord été appliquée aux processus perceptifs, organisés en formes qui suivent des lois spécifiques: loi d'homogénéité de l'objet, de proximité ou de similitude, dont les variations peuvent renforcer ou amoindrir la portée du stimulus et de ses effets; constance de la forme qui est la résistance de celle-ci à son changement par un effet de mémoire de la forme réelle sur celle qui est perçue; lois de la relation figure-fond; prégnance de la "bonne forme", forme privilégiée, régulière ou symétrique. Cette théorie suppose les mécanismes d'individualisa- tion des objets dans un champ, de leur action réciproque et des interactions entre les deux, des rapports entre la réponse perceptive et la stimulation. Elle s'est étendue à de nombreux domaines psychologiques et à la médecine.

    gnoséologique

    Relatif à la connaissance

     

    Gödel (Théorème de)

    Le mathématicien Kurt Gödel (1906-1978) établit en 1931 le théorème dit d'« incomplétude » . Ce théorème énonce qu'il est nécessaire de recourir à des principes extérieurs à un système déductif pour en démontrer la « consistance » , c'est-à-dire la cohérence logique. Cette incomplétude d'un système formel a de grandes conséquences épistémologiques : elle met fin à l'espoir entretenu par le mathématicien Hilbert d'une axiomatisation (c'est-à-dire une formalisation) intégrale des mathématiques.

     

    hédonisme

    Doctrine assimilant le Souverain Bien au plaisir. C'est, plus spécialement, l'attitude des Cyrénaïques - mais le prétendu hédonisme des épicuriens aboutit à l'ascétisme le plus strict.

     

    herméneutique

    D'un mot grec qui signifie interprète, dérivé d'un nom propre, Hermès, nom du messager des dieux et interprète de leurs ordres. L'herméneutique est d'abord l'interprétation des textes bibliques. Par extension, on parle d'h. pour tte restitution ou dévoilement du sens d'un texte, voire même de réalités d'un autre ordre (oeuvres d'art, types de sociétés, modes de comportement) . 

     

    hétéronomie

    <-> autonomie

     

    Condition d'un individu ou d'un groupe obéissant à une loi reçue de l'extérieur.

     

    histoire

    Gr. Historia, recherche, récit de ce qu'on a appris de "historien", qui est celui qui rapporte ce qu'il sait.

     

    1. Connaissance du passé de l'humanité  

    2. Devenir de l'humanité 

     

    historicité

    1. Épistémologie. Caractère de ce qui est reconnu comme s'étant réellement passé. Ex. historicité de Jésus.

     

    2. Ontologie. Condition de l'existence en tant qu'elle est soumise au devenir.

     

    hypnose

    Sommeil provoqué au cours duquel le sujet conserve intacts ses perceptions sensorielles, sa faculté de compréhension et son usage du langage. Au réveil, les évènements survenus pendant le sommeil paraissent non mémorisés. De plus le sujet montre une suggestibilité très prononcée. C'est en s'appuyant sur ces particularités que Charcot soignait ses malades hystériques. Freud s'apercevra ultérieurement que les éléments mis en jeu dans de telles guérisons (passagères) demeurent insuffisants dans la mesure où l'interrogatoire mené pendant l'hypnose ne permet pas une exploration assez poussée de l'inconscient.

     

    hypothèse

    A) D'une façon générale, ce qui est à la base d'une construction. Proposition reçue, sans que l'on demande si elle est en elle-même vraie ou fausse, pour opérer un ensemble de déductions ultérieures: on raisonne ainsi, comme le faisait déjà Socrate dans le Ménon, par hypothèse.

     

    B) En maths, données d'un pbl ou énoncés initiaux à partir desquels on démontre un théorème.

    C) Dans les sciences expérimentales, c'est "l'explication anticipée" (Cl Bernard) déduite de l'observation du phénomène, et appelée à être vérifiée ou infirmée par l'expérience.   

     

    hypothético-déductif

    Forme de raisonnement qui conduit de propositions admises comme hypothèses aux conséquences nécessaires. La méthode hypothético-déductive se rencontre dans les sciences expérimentales (la conclusion est alors soumise à la vérification de l'hypothèse de départ), mais elle est surtout évoquée à propos des mathématiques, pour désigner la démarche qui tire de l'axiomatique toutes les conséquences possibles.

     

    hystérie

    Etat pathologique qui paraît ne reposer sur aucune lésion organique. Le sujet s'y montre particulièrement suggestible, et simule fréquemment quelque infirmité. C'est en assistant au traitement d'hystériques par l'hypnose et en réfléchissant à la suggestibilité qu'elles manifestaient que Freud esquissa ses premières hypothèses sur l'inconscient. Son premier ouvrage (avec Breuer) fut d'ailleurs en 1885 les Etudes sur l'Hystérie.

     

    idéalisme

    En histoire de la philo., désigne la tendance à ramener toute réalité à la pensée: "Pour l'idéaliste, il n'y a rien de plus dans la réalité que ce qui apparaît à ma conscience ou à la conscience en général." (Bergson). Le mot s'applique à des doctrines très différentes, aussi différentes que peuvent l'être entre elles celles de Platon, Kant, et Hegel.

    1. 
    PHILO. Doctrine qui affirme la prééminence de l'entendement sur l'affectivité et la volonté.
    2. Cour, péj.  Attitude de ceux qui privilégient l'intellect au détriment de la sensibilité, de la spontanéité.

     

     idéalisme transcendental

    Doctrine de Kant, selon laquelle l'espace et le temps n'appartiennent pas au monde extérieur, mais sont des conditions subjectives de notre intuition sensible de la réalité : des « formes a priori de la sensibilité ». L'expérience sensible étant elle-même indispensable à la construction de notre connaissance scientifique du monde, celui-ci ne nous apparaît jamais tel qu'il est en soi, mais par le moyen de représentations. Cette connaissance, par les concepts a priori de l'entendement appliqués à la matière sensible, nous enseigne donc un ordre nécessaire des phénomènes, mais ne nous donne pas directement accès aux « choses en soi ». Le terme d'« idéalisme transcendantal » est repris pour désigner la philosophie de Husserl : la conscience naïve du monde doit « mettre entre parenthèses » la fausse évidence de l'existence extérieure et de la nature de ses objets ( cf. Épochê ). Elle découvre alors à l'intérieur d'elle-même les essences grâce auxquelles elle donne son sens au monde extérieur et en constitue avec certitude les objets réels. Dans les deux cas, l'idéalisme transcendantal étudie de façon critique les conditions subjectives de possibilité de la pensée et de la connaissance. ( Cf. Transcendantal. )

     

    idée

    (gr. idein  "voir"; d'abord "forme des choses, image").
    A. PHILOS.
    1. Pour Platon, essence intelligible, incorruptible des choses sensibles, vers laquelle l'âme se tourne dans son effort d'intellection.
    2. Au XVIIe s., objet ou forme de la pensée en tant qu'ils sont pensés (Descartes: idée innée; Locke: idée représentative).
    3. Idées de la raison pure:  pour Kant, représentations (l'âme, le monde et Dieu) auxquelles ne correspond aucun objet sensible; opposées aux concepts de l'entendement, elles correspondent à l'unité absolue du sujet.
    4. Pour Hegel, unité de l'existence et du concept.
    B. Cour.
    1. Élaboration mentale quelconque (à propos d'une chose concrète ou abstraite, réelle ou irréelle). L'idée de Dieu, de la mort.  Association d'idées.  Idée bizarre.  Idée fixe:  obsession. Idées noires:  pensées sombres, pessimistes. / PHILOS. Idée adéquate,  qui représente complètement son objet. / L'idée (de, que):  la perspective.

    L'idée de quitter cet endroit lui était pénible.  / Par ext.  L'esprit (en tant que créateur d'idées). Cela ne m'est pas venu à l'idée.  J'ai dans l'idée queÖ  je crois que.
    2. Connaissance approximative de qqc. As-tu une idée de ce qui se passe?  Je n'en ai pas la moindre idée:  je l'ignore complètement.
    3. Manière de considérer, de juger la réalité. J'ai mon idée à ce sujet.  Agir à son idée,  sans tenir compte de l'avis d'autrui. Se faire des idées:  s'imaginer (à tort). / Péj.  Idées reçues,  stéréotypées. / A-t-on idée!Ö  exprime la réprobation. A-t-on idée de faire une chose pareille!

    4. Conception qui est à l'origine d'une úuvre, d'une réalisation quelconque. L'idée de base d'un roman.  Cet architecte a des idées originales.
    5. n. pl. Ensemble de points de vue, de jugements propres à un individu, à une collectivité. Il a des idées étroites. 

     N.B. Réalité objective d'une idée : La tradition scolastique distingue les divers types de réalité dont les idées sont dotées : matérielle, objective, formelle. Dit des idées, le terme « matériel » les désigne en tant que modes ou façons de la pensée d'un sujet, opérations intellectuelles, modifications de la conscience : la matérialité de l'idée est son étoffe mentale. « Objectif » signifie « qui est dans l'intelligence », présenté (objectum) à l'entendement (quod objicitur intellectui), ce qui est représenté en tant que distinct de l'acte par lequel il est représenté ou pensé et qui peut être appelé le représentatif. (Représenter signifie tenir la place de la chose et la présenter à la pensée.) « Formel » s'applique à ce qui est cause des représentations objectives, l'idée revêtant une forme en représentant quelque chose, un arbre, une maison, etc. (La forme est, d'après Aristote et les thomistes, un principe d'actualité.) Avoir une réalité formelle, ou exister formellement, équivaut à être dans un substrat, un support ou un sujet, autrement dit être subjectivement. « La façon d'être par laquelle une chose est objectivement ou par représentation dans l'entendement par son idée » s'oppose à la façon d'être formellement, qui « appartient aux causes de ces idées ». En résumé, la logique des écoles, au moins jusqu'au XVIIe siècle, enseignait qu'une entité existe objectivement dans la représentation ou dans l'idée que nous avons de cette entité, formellement ou subjectivement dans l'être représenté par cette idée. (Voir André Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, art. « Objectif », et Charles Renouvier, Essais de critique générale, 1912, I, I, 1re partie.) Cet usage des mots « subjectif » et « objectif » fidèle à la tradition scolastique, qui a des exemples chez Descartes et Spinoza, encore présent dans Schopenhauer, est à peu près le contraire de l'usage actuel.

     

    idéologie

    Système d'idées qui prétend offrir une vision d'ensemble de la réalité et qui, en fait, est au service d'intérêts - politiques ou autres - qui la soutendent à l'insu de ceux qui l'adoptent.

     

    illusion

    Du lat. pop. illusio,  de illudere  "se jouer de, se moquer".

     

    1. Perception erronée qui fait considérer une fausse apparence comme une chose réelle. Trucage habile qui donne l'illusion de la réalité. PSYCHOL. Interprétation dénaturée de certains éléments perçus, de manière qu'elle ne représente pas la situation objective, présente ou remémorée. Ex. Illusion d'optique.

    2. Opinion, croyance séduisante, mais trompeuse. Avoir, se faire des illusions.  Faire perdre ses illusions à qqun.  / Faire illusion:  donner de soi-même une image séduisante qui ne correspond pas à la réalité.

     

    imagination

    1. Faculté de l'esprit qui permet de créer et de combiner des images en relation avec le monde sensible, ou, au contraire, purement fictives. Ce danger n'existe que dans son imagination.  Avoir de l'imagination:  avoir une imagination très active, inventive.
    2. Idée chimérique. Se complaire dans ses imaginations.
    PHILOS. On distingue l'imagination  reproductrice, liée à la mémoire où seraient conservées et évoquées les images du passé, et l'imagination créatrice, ou faculté de former et d'associer des images ne correspondant à rien de déjà observé. Sartre a montré que la conscience n'est pas une réserve d'images, mais qu'imaginer est une façon de viser un objet en le posant comme irréel.

     

    immatérialisme

    Doctrine de Berkeley, pour qui la réalité matérielle indépendante de nos pensées n'existe pas : le monde se réduit à nos représentations ; être, c'est être perçu ou percevoir.

    impératif

    Désigne, en morale surtout, toute proposition ayant l'aspect d'un commandement véritable. L'impératif s'énonce sous la forme du "tu dois". Kant ajoute à cette définition une distinction essentielle entre: 1. l'impératif hypothétique, qui subordonne l'ordre à une fin au moins possible ou souhaitée, et le transforme ainsi en simple moyen, relevant de l'habileté ou de la prudence ("si tu veux... alors agis ainsi... " 2. L'impératif catégorique qui ordonne sans condition. Exprime le devoir, l'obligation morale.

     

    induction

    Mode de raisonnement par lequel on passe des faits (le particulier) aux lois (l'universel).

     

    individu                         

    De façon très générale, tout objet de pensée déterminé, formant un tout indécomposable est un individu. En biologie; être vivant indivisible, doté d'une unité intérieure et de coopération de ses parties; par rapport aux autres individus de son espèce, l'individu est une réalité singulière. Du point de vue psychologique, l'individu point de vue psychologique, l'individu diffère de la personne comme le biologique du réflexif, et en tant que ses particularités s'opposent à la façon dont les personnes participent ensemble aux mêmes valeurs.

     

    inférence

    Opération de l'esprit par laquelle on conclut d'une idée à une autre.
    L'inférence est déductive, ou démonstrative, lorsque la conclusion est logiquement nécessaire ( comme dans un syllogisme* par exemple . Elle est inductive, ou non démonstrative ( cf. induction ), lorsque la conclusion n'est que probable ou vraisemblable ( ex. : « J'infère la proximité d'un orage, si j'entends tonner » ).

     

    instinct

    L'activité animale s'effectue de façon instinctive par réponse(s) programmée(s) à une situation donnée, autrement dit par l'exécution de "schémas de comportement innés", en quoi consiste l'instinct.

     

    institution

    1. Action d'instituer.

     

    2. Ce qui est institué (lois, organes, sociétés, etc.); structure régissant la vie des individus, des groupes sociaux ou des États. (L'institution peut aussi bien définir l'organe légalement constitué que l'ensemble des règles et des coutumes nécessaires à son fonctionnement. Ainsi, l'institution médicale désigne un ordre professionnel ainsi qu'un code éthique.)

     

    intellectualisme

    1. PHILO. Doctrine qui affirme la prééminence de l'entendement sur l'affectivité et la volonté.

     

    2. Cour, péj.  Attitude de ceux qui privilégient l'intellect au détriment de la sensibilité, de la spontanéité.

    Conception intellectualiste de la perception: conception qui insiste sur le caractère construit, élaboré de la perception, voyant en elle l'oeuvre de l'entendement. Ex Alain: "un objet n'est pas donné, il est posé, supposé, pensé" (Système des Beaux-Arts, p. 22)

     

    intentionnalité

    Husserl emploie ce mot pour désigner ce caractère distinctif qu'a la conscience d'être toujours orientée vers un objet présent ou possible. Cf. Husserl: "le mot intentionnalité ne désigne rien d'autre que cette particularité foncière qu'a la conscience d'être conscience de quelque chose..."
    "Introduit à la fin du XIXe siècle par le philosophe autrichien Franz Brentano, le concept d'intentionnalité est à la fois un faux ami et un élément crucial des débats contemporains. Le terme n'est pas à confondre avec l'intention, qui désigne l'action qu'un individu projette de manière volontaire.
    L'intentionnalité désigne seulement la représentation &endash; objet mental ou état de choses &endash; que vise un acte de pensée. Thèse de Brentano : l'intentionnalité constitue la marque spécifique du mental. Autrement dit : tous les phénomènes mentaux en seraient pourvus, et aucun phénomène non mental n'en serait accompagné." (R.-P. Droit, le Monde des Livres du 11 février 2005, p. VII

     

    intersubjectivité

    Philos. Situation de communication entre deux sujets. Une subjectivité révélée " à elle-même et à autrui, est à ce titre [º] une intersubjectivité " (Merleau-Ponty).

     

    intuition

    Modalité de la connaissance qui met, sans médiation, l'esprit en présence de son objet.

     

    intuitionnisme

    Doctrine, ou théorie de la connaissance, qui accorde une place essentielle à l'intuition.

    irrationnel

    Contraire à la raison et à ses normes. Sens possibles:

     

    1. Sans raison, sans nécessité. Synonyme d'absurde. Se dit, par exemple, de l'existence humaine qui n'a pas de nécessité, qui est contingente.

    2. Qui n'est pas produit par la raison ou pas guidé par elle (le rêve est irrationnel)

     

    libéralisme

    1. Conception du monde qui repose sur la liberté des individus. / Par ext.  Tolérance, respect des opinions d'autrui.

     

    2. Doctrine économique fondée sur la liberté laissée aux comportements individuels: liberté d'entreprise, liberté des échanges, liberté de choix dans les dépenses comme dans l'épargne et l'investissement.

     

    libertin

    1. Qui ne suit pas les lois de la religion, soit pour la croyance, soit pour la pratique. " Je devins polisson, mais non libertin " (Rousseau). Esprit fort, libre penseur.
    [2. Qui s'adonne sans retenue aux plaisirs charnels, avec un certain raffinement.

     

    libido

    Terme utilisé par Freud (c'est en latin l'envie, le désir) pour désigner le dynamisme, dans la vie psychique (particulièrement inconsciente) de la pulsion sexuelle. Celle-ci restera, jusque dans les dernières théories freudiennes, au centre de toutes les tendances affectives, mais elle s'y enrichit de toutes les variétés de l'amour (narcissisme, amour familial, amitié...). Cf. Eros

     

    libre arbitre

    L'expression désigne l'indétermination de la volonté placée face à un choix. Elle est synonyme de liberté d'indifférence quand, dans la décision, ne prévaut aucun motif. Opposée au déterminisme, elle signifie aussi le pouvoir créateur de la volonté capable d'agir comme cause première, càd la liberté propre à l'être conscient d'agir à sa guise et de choisir en toute indépendance. 

     

    logicisme

    Tendance à réduire les mathématiques à la logique.

     

    logique formelle

    Dès Aristote, la logique formelle détermine parmi les opérations de l'esprit (formations des concepts, des jugements, des raisonnements), celles qui sont valides, indépendamment de leur contenu et en vertu de leur seule forme. Elle étudie en conséquence leurs propriétés, leurs modes d'enchaînement, leurs condition d'implication ou d'exclusion. Elle est bivalente, càd qu'elle ne connaît, en se fondant sur le principe du tiers exclu, que deux valeurs de vérité: le vrai et le faux.

     

    loi naturelle

    Loi "qui n'est ni d'aujoud'hui ni d'hier, qui est éternelle, et dont personne ne connaît l'origine" (Cicéron). S'oppose à la loi positive, encore appelée objective, qui est définie relativement à un peuple déterminé.

     

    Lumières (die Aufklärung)

    Les philosophes du XVIIIe siècle se concevaient eux-mêmes en lutte contre les "ténèbres" de l'ignorance, du despotisme, de la superstition. Aussi est-ce au registre de la clarté et de la lumière que sont empruntés les noms qui désignent ce mouvement dans les différentes langues européennes.

     

    marchandise

    Au sens large, bien susceptible d'être échangé. " Chaque marchandise, écrit Marx, se présenté sous le double aspect de valeur d'usage et de valeur d'échange. " Selon Marx, le capitalisme est le premier mode de production intégralement marchand : toute la production, ainsi que la force de travail nécessaire à la production ( le prolétaire), y prend la forme de marchandise. D'où la contradiction entre le caractère privé de l'appropriation et le caractère de plus en plus social (collectif) de la production.

     

    matérialisme

    Toute doctrine n'admettant d'autre substance ou réalité que la matière, la pensée n'étant qu'une qualité de cette dernière. Ex. Ribot: la mémoire (psychologique) est une fonction générale du système nerveux. 

    Le matérialisme historique est conception marxiste de l'histoire, qui constitue un aspect particulier du matérialisme dialectique : insistant sur l'importance du facteur économique dans l'existence humaine (l'homme se définissant essentiellement par son activité productive), le matérialisme historique affirme que l'histoire est déterminée par la lutte des agents économiques (classes sociales).

     

    matière

    Opposée à esprit, désigne ce qui existe hors de nous et est perçu par les sens.
    Opposée à la forme d'un acte, désigne, en morale kantienne le contenu de l'acte, dont la seule considération ne suffit pas à assurer la moralité; et en logique formelle, ce qu'énonce un jugement ou une proposition.

     

    matiérisme

    Tendance de l'art contemporain consistant à privilégier le traitement de la matière, notamm. en peinture (emploi d'une couche picturale épaisse, souvent additionnée de matériaux hétérogènes).

     

    mécanisme              

    Synonyme de machine. Par analogie, tout processus où l'analyse peut déceler une série de moments dépendants l'un de l'autre (mécanisme de la mémoire, du syllogisme). Se dit de toute théorie affirmant qu'une classe de phénomènes (ou leur totalité) peut être ramenée à un fonctionnement mécanique: se dit notamment en biologie, par opposition au vitalisme, et y désigne la réduction à une série de causes et d'effets strictement physico-chimiques. Ex. le mécanisme cartésien. 

    métaphysique 

     

    mnésique

    Qui est relatif à la mémoire

     

    mobile

    Ce terme désigne d'abord, chez Aristote, ce qui change par rapport au moteur, cause du changement. En physique, le mobile est ce qui est en mouvement, soumis au déplacement. Par analogie, le terme désigne en psychologie, toutes les forces irrationnelles (affectivité) qui, inconsciemment ou au niveau du subconscient poussent l'homme à l'action. De ce fait, le mot peut avoir une signification péjorative. A distinguer de motif, raison rationnelle d'agir.  

     

    motif

    Étym. : latin motivus, "relatif au mouvement". Le motif est une raison d'agir. Les mots motif et mobile sont souvent utilisés l'un pour l'autre. Il semble toutefois judicieux de les distinguer. Le motif est en effet conscient ou facilement susceptible de le devenir (Cf. exposer ses motifs) et relève du domaine intellectuel alors que le mobile est aveugle et relève davantage de l'affectivité, de la sensibilité, de l'inconscient. Chez Kant, par exemple, la notion de mobile renvoie aux penchants sensibles tandis que le motif est rationnel et , par là, de l'ordre strict de la morale.

    monade

    Pour Leibniz, substance simple, irréductible, élément premier de toutes les choses, et qui contient en elle-même le principe et la source de toutes ses actions.

     monisme

    Système qui considère l'ensemble des choses comme réductible à l'unité. S'oppose au dualisme.

     

    mystère

    Ce que la raison humaine ne peut comprendre. Le mystère de la vie, de la connaissance, de la mémoire.

    "Distinction du mystérieux et du problématique. Le problème est quelque chose qu'on rencontre, qui barre la route. Il est tout entier devant moi. Au contraire le mystère est quelque chose où je me trouve engagé dont l'essence est par conséquent de n'être pas tout entier devant moi." (G. MARCEL, Etre et avoir, 145.) "L'affirmation de l'absurde et la reconnaissance du mystère (...) sont deux manières d'aborder le réel. La reconnaissance du mystère s'opère par d'autres voies que par la discussion des problèmes. Celle-ci trouve à son service des techniques de preuves de démonstration ou de vérification qui imposent objectivement leurs résultats aux esprits. Celle-là est le fait d'une conscience qui découvre une réalité intraduisible objectivement dans laquelle elle se trouve plongée qui est pour elle comme un air ou un milieu vivifiant et qui demande d'accueillir un enseignement et de se laisser imprégner approfondir et unifier par son action." (G. Madinier, (Conscience et signification., 119.)

    Didact. Rite, culte, savoir réservé à des initiés.

    1) Antiq. Culte religieux secret, auquel n'étaient admis que des initiés. ? ésotérisme. Religions à mystères. Admission aux mystères. ? initiation, mystagogie. Mystères grecs (mystères orphiques, mystères d'Éleusis), orientaux (mystères mithriaques, mystères d'Isis, de Cybèle).

    2) Relig. chrét. Dogme révélé, inaccessible à la raison. Le mystère de la Trinité, de l'Incarnation, de la Rédemption. &endash; Le dessein conçu par Dieu de sauver l'homme, d'abord caché, puis révélé en la personne du Christ; les sacrements, considérés en tant que signes de ce dessein. " Le mystère de Jésus " (Pascal), de l'Eucharistie.

     

    mysticisme

    1¨ Ensemble des croyances et des pratiques se donnant pour objet une union intime de l'homme et du principe de l'être (divinité); ensemble des dispositions psychiques de ceux qui recherchent cette union. ? contemplation, extase, oraison.
    2¨ Croyance, doctrine philosophique faisant une part excessive au sentiment, à l'intuition.

     

    mythe

    Au sens utilisé en ethnologie, un mythe est un récit fabuleux d'événements qui se sont produit à l'Origine et expliquent ce qui se passe depuis lors.

     

    nature

    Du latin Nature (nascor: naître, prendre son origine), le terme nature peut désigner

     

    1) la totalité de a) ce qui a en soi un principe de développement, b) ce tout en tant qu'il est ordonné (la Nature en général), en tant qu'il se laisse connaître (les "lois" de la Nature).

    2) Ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est (syn. essence).

    N.B. Nature et naturel sont opposés à ce qui est historique et culturel.

     

    nécessaire

    Opposé à contingent, le nécessaire qualifie ce qui ne pourrait pas ne pas être, ou être autrement qu'il n'est.

     

    nécessité

    Opposé au contingent, le nécessaire qualifie ce qui ne pourrait pas ne pas être, ou être autrement qu'il n'est. Se dit en logique des conséquences des prémisses ou des hypothèses en ce qu'elles s'en déduisent rigoureusement. En métaphysique, s'applique selon les rationalistes à l'ordre des causes et des effets dans le monde, ou à Dieu en ce qu'il ne dépend d'aucune cause extérieure (chez Saint Thomas par exemple). En morale, elle est ce qu'impose la loi morale sous forme de l'impératif catégorique.

     

    nihilisme

    1. Hist. Doctrine d'après laquelle rien n'existe d'absolu, attribué not. au sophiste Gorgias, contemporain de Socrate.

     

    2. Pol. Doctrine anarchiste fondée sur une critique de l'organisation sociale, qui conclut à " l'absolue nécessité de la destruction des États " (Bakounine) et appelle à la révolution pour un régime de libre association; au besoin par la violence terroriste: " A toute vapeur, à travers la boue; détruisez le plus possible; ne résistera dans les institutions que ce qui est fondamentalement bon" (Netchaïev).

    3. Mor. Nom donne par Nietzsche à ce qu'il estime être le résultat de la décadence européenne, à savoir la ruine des valeurs consacrées dans la civilisation occidentale du XIXe s.; ce " nihilisme psychologique " se manifeste par le fait: 1) que le devenir est sans but (" le devenir ne tend à rien, n'atteint rien "; 2) "qu'il n'est pas dirigé par quelque grande unité dans laquelle l'individu puisse plonger totalement comme dans un élément de valeur suprême " (Dieu est mort); 3) que le monde de l'au-delà, qui serait le monde vrai pour l'homme, " n'est bâti que sur ses propres besoins psychologiques", les catégories de fin, d'unité, d'être ont perdu toute valeur. Mais ce passage destructeur par le nihilisme doit aboutir à des valeurs nouvelles, obliger l'humanité à se dépasser par un renversement des valeurs chrétiennes et métaphysiques traditionnelles faites pour le "troupeau ", grâce à des êtres supérieurs et au profit de l'épanouissement des instincts fondamentaux de la vie et de la volonté de puissance, par-delà le bien et le mal.

     

    nominalisme

    PHILOS. Doctrine pour laquelle l'idée générale n'est rien d'autre que le nom ou le terme qui la désigne. V. Ockam,  Hobbes 

     

    norme

    Qu'elle soit morale, esthétique ou juridique, la norme paraît devoir être définie comme la règle, le modèle ou l'idéal par rapport auxquels sont portés des jugements de valeur servant à évaluer les conduites et s'imposant à elles.

     

     normatif

    Est normatif tout jugement ou discours qui énonce des principes. régulateurs de la pensée ou de la conduite.

     

    noumène

    Terme employé par Kant pour désigner la chose-en-soi, la réalité absolue, qui n'est pas objet de notre intuition sensible, et que nous ne pouvons donc connaître.

     

    objectivité

    Caractère de ce qui existe indépendament de la conscience. Caractère de ce qui est établi sans aucun jugement de valeur.

     

    Dans le domaine de la connaissance, l'objectivité est réalisée quand l'esprit constitue un objet de pensée pouvant en droit faire l'accord des esprits (universalité).

    En ce sens, la notion est synonyme de rationalité. Opposée à la subjectivité, elle requiert l'impartialité du sujet connaissant et exige la mise en oeuvre de procédures d'observation et d'expérimentation garantissant la validité des opérations relevant de l'investigation scientifique dont l'objectivité ne sera précisément méritée qu'à ce prix.  

     

    obligation

    Lien juridique par lequel une personne est tenue d'accomplir certaines prestations à l'égard soit d'une autre personne, soit d'une autorité constituée. Ou bien la matière même de l'obligation, ou la prestation qu'impose le droit objectif ou même les coutumes. En morale, caractère impératif qui, constituant la forme de la loi morale, s'impose à la conscience sans contrainte physique.     

     

    ontologie

    Lat. scolastique ontologia, comp. du grec on, onton, l'être, et de logos, science.

    Dans la littérature philosophique contemporaine, le terme ontologie recouvre deux usages bien distincts:

    1. Pris dans son usage le plus large, le terme "ontologie" est plus ou moins synonyme de "théorie ou conception du réel". Dans cette acception, très large, la recherche ontologique n'est nullement quelque chose dont la philosophie aurait le monopole...
    2. Prise dans un sens traditionnel, plus étroit et plus technique, l'ontologie est définie comme la "science de l'être en tant qu'être". Ici encore il s'agit d'une conception du réel englobant tous ses aspects et tous ses niveaux, mais cette fois-ci tirant parti des ressources d'intelligibilité spécifiques contenues dans le signifiant "être", dès lors qu'on en fait un usage réfléchi.

     

    opinion

    Echappant à l'examen critique, l'opinion est une croyance ou un assentiment qui, d'une part comporte des degrés allant de la simple impression à la certitude, d'autre part porte sur la réalité ou la vérité d'une chose selon une plus ou moins grande probabilité.

     

    Platon fixe définitivement le statut de  l'opinion  (doxa)  comme type de connaissance inférieure, bien qu'il admette l'existence de l'opinion droite, connaissance vraie mais qu'on ne peut justifier. Elle s'oppose à la pensée intelligible de la connaissance critique et rationnelle et donc philosophique. 

     

    organicisme

    En PHILOS. Doctrine biologique selon laquelle la vie est le résultat de la coordination de différents organes et non d'un principe vital animant ceux-ci. / Doctrine sociologique fondée sur l'analogie entre l'organisation sociale et l'organisme vivant; la sociologie est alors une dérivation de la biologie. (Auguste Comte et Durkheim étaient, parmi d'autres, des adeptes de cette doctrine.)

     

    outil

    Alors que l'animal s'adapte à la nature, l'homme est condamné à adapter la nature, d'où l'apparition d'outils, càd d'instruments fabriqués pour prolonger le corps - le premier et le plus naturel instrument de l'action humaine - en vue d'accroître son pouvoir sur le monde extérieur. Au contraire de la machine, l'outil reste étroitement soumis à l'activité manuelle et offre à son utilisateur la possibilité de manifester sa souplesse et son habileté.

     

    panthéisme

    Doctrine métaphysique selon laquelle Dieu est l'unité du monde, tout est en Dieu.

     

     perfectibilité

    Capacité qu'a l'homme de progresser moralement et intellectuellement - progression qui, toutefois, n'est pas garantie.
    La notion de perfectibilité se construit au XVIIIe siècle, dans le cadre de la philosophie des Lumières. Elle suppose que l'espèce humaine n'est pas achevée, qu'elle doit réaliser sa nature morale dans l'histoire et grâce à l'éducation ( Kant ). Pour
    Rousseau, la perfectibilité est ( avec la liberté ) le trait distinctif qui sépare l'homme des autres animaux. Mais, d'après l'auteur de l'Émile, la perfectibilité de l'homme n'implique pas nécessairement que celui-ci devienne progressivement plus parfait. Elle explique même la capacité de la nature humaine à se dépraver - ce qu'elle a fait au contact de la civilisation. Contrairement à l'optimisme historique dominant en général la philosophie des Lumières, Rousseau dissocie la perfectibilité de l'idée de progrès. Loin de faire de l'histoire, comme chez Kant, l'éducatrice du genre humain, le concept de perfectibilité signifie pour Rousseau la faculté que l'homme possède de devenir, de changer sa manière d'être, en bien ( ce qu'il aurait pu faire ) ou en mal ( ce qu'il a fait ).

     

    personnalité

    Au sens ordinaire, la p. est l'objet d'un jugement de valeur (on dit de qqn d'énergique qu'il a de la p.). Du point de vue psychologique, au contraire, tout homme a une personnalité: il s'agit de l'ensemble structuré et structurant des caractères qui le distingue des autres. Au sens moral, la p. est autonomie de la volonté. Elle est définie à la fois comme "indépendance vis-à-vis du mécanisme de la nature" et comme faculté qu'a la volonté humaine de se donner sa propre loi (cf Kant). 

     

    phénomène

    Selon l'étymologie grecque, ce qui apparaît, ce qui arrive, par opposition à ce qui est immuable et éternel. Syn. d'apparence (par opposition à ce qui est). Le phénomène peut manifester ce qu'il cache. Pour Kant, tout ce qui est donné à l'intuition dans l'espace et le temps, et destiné à être pensé par concept, par opposition au noumène ou chose-en-soi, par définition inconnaissable.

     

    phénoménologie

    En philosophie moderne, mouvement philosophique inauguré par Husserl pour fonder la philosophie comme science rigoureuse... Il s'agit de revenir "aux choses mêmes" afin d'en saisir les essences au terme de la réduction éidétique, qui consiste à passer du phénomène empirique ou existentiel psychologique par exemple) à son essence.

     

    Au sens courant, synonyme de description de ce qui se donne à voir.

     

    plus-value

    Concept économique.La plus-value est la différence positive entre la valeur vénale d'un bien et le montant préalablement dépensé pour l'obtenir, indépendamment de toute modification ou transformation: plus-value d'un terrain, d'un titre, d'un objet d'art. La plus-value est dite réelle si elle est supérieure à la perte due à la dépréciation monétaire.

     

    Selon la théorie marxiste, profit réalisé par le capitaliste sur les travailleurs salariés, ces derniers ne recevant, en échange de leur force de travail, que la valeur équivalant à leur entretien et à leur reproduction (salaire). La plus-value est alors la différence entre la valeur des biens produits et le salaire perçu.

    positivisme

     

    A) En dehors du système d'A. Comte: "attitude spontanée qui consiste à voir dans les faits des réalités ultimes et naturelles"
    B) doctrine d'A. Comte (relative au savoir humain) qui, reposant sur la "loi des trois états", ne déclare recevables que les vérités positives, càd scientifiques à l'exclusion de toute investigation axée sur l'essence des choses (métaphysique)
    C) Plus généralement, le p. désigne les doctrines qui n'admettent que les certitudes de type expérimental, càd des vérités scqs faites de relations et de lois. Syn. de
    scientisme

     

    positivisme juridique

    Conception du droit dont Kelsen est représentatif, qui entend "purifier" la théorie du droit de toute métaphysique et de toute idéologie et se borne en conséquence à décrire le droit en vigueur, en s'abstenant de porter sur celui-ci aucun jugement de valeur.

     

    positivisme logique

    Il est d'usage de nommer ainsi l'école philosophique qui s'est développée dans les années 1920-1930 à Vienne. Son projet était de fonder la science sur un langage entièrement réductible à des formulations d'observations directes, et de dénoncer dans la métaphysique un tissu de propositions non signifiantes parce qu'expérimentalement invérifiables.

     

    postulat

    Etymologiquement et pour les mathématiques classiques, le postulat est une proposition première que l'on demande d'admettre parce qu'elle n'est ni évidente (ce qui la différenciait de l'axiome) ni démontrable. 

     

    Par ex.: le cinquième prostulat d'Euclide (par un point pris hors d'une droite on ne peut mener à celle-ci qu'une parallèle et une seule).

    L'évolution des mathématiques non euclidiennes a montré qu'en fait le postulat a la même fonction que l'axiome et c'est pourquoi on rassemble aujourd'hui les deux types d'énoncés dans une même axiomatique. 

     

    pragmatisme

    Le mot, d'abord employé par l'Américain Peirce, désigne une doctrine qui se développa à la fin du XIXème siècle et qui connut un grand succès aux USA. L'anti-intellectualisme qui anime les tenants du pr. s'inspire notamment de l'attitude de Nietzsche pour lequel "il n'existe d'autre critère de la vérité que l'accroissement du sentiment de puissance". Notons en outre que le pr. est issu partiellement d'une conception positiviste qui tient les théories scientifiques moins pour un progrès de la connais. de la nature des choses que pour des énoncés commodes permettant de coordonner des lois. Selon les pragmatistes, le critère de la vérité réside dans la valeur pratique, dans le succès et dans l'efficacité. Ainsi ce sont les applications pratiques qui font la vérité d'une loi, d'une théorie scientifique: de même c'est le pouvoir de réconfort dont elle est capable qui fait la vérité d'une religion. W. James, le plus important philosophe pragmatiste déclare "Le vrai consiste simplement dans ce qui est avantageux pour notre pensée."

     

    prédicat

    Ce qui est attribué à un sujet. Synonyme d'attribut . (Dans la phrase " L'homme est mortel", mortel est le prédicat).

     

    prémisses

    les prémisses sont les deux premières propositions d'un syllogisme, d'où la conclusion se tire nécessairement ; la première prémisse est la prémisse majeure, la seconde, la prémisse mineure.les prémisses sont les deux premières propositions d'un syllogisme, d'où la conclusion se tire nécessairement ; la première prémisse est la prémisse majeure, la seconde, la prémisse mineure.

     

    preuve (ou argument) ontologique

    Une des preuves traditionnelles de l'existence de Dieu, fondée sur la seule définition de Dieu. Formulée par Saint Anselme; elle revient à dire que Dieu étant parfait, il existe nécessairement puisque l'existence est une perfection.

     

    principe de plaisir

    D'abord nommé par Freud principe de déplaisir. Il s'agit pour la théorie psychanalytique d'un des deux principes fondamentaux qui régissent le fonctionnement psychique, et ayant pour fin d'éviter le déplaisir et de procurer le plaisir par réduction des quantités d'excitation.

     

    principe de réalité

    Enoncé par Freud à partir de 1911, son action modifie, dans le fonctionnement psychique, celle du principe de plaisir en régulant la recherche des satisfactions sur les exigences du milieu social; il concerne ainsi essentiellement l'ensemble préconscient-conscient.

     

    profane / sacré

    Catégories religieuses fondamentales. Par opposition au profane, le sacré désigne tout ce qui est séparé, au-delà et ou en-deça du monde quotidien et de son organisation.

     

    psychanalyse

    Définition, de Freud. "Psychanalyse est le nom: 1)  d'un procédé d'investigation des processus mentaux à peu près inaccessibles autrement, 2)  d'une méthode fondée sur cette investigation pour le traitement de désordres névrotiques, 3)  d'une série de conceptions psychologiques acquise par ce moyen et qui s'accroissent ensemble pour former progressivement une nouvelle discipline scientifique."

     

    pulsion

    Processus dynamique orientant (par une poussée) l'organisme vers un but. La pulsion incite le sujet qui l'éprouve à supprimer l'état de tension qui la caractérise et elle implique la rencontre d'un objet qui puisse la satisfaire.

     

    raison

    Disposition mentale à explorer ce qui est pour en rendre compte logiquement

     

    rationalisme           

    Désigne toute doctrine qui affirme, du point de vue métaphysique, qu'il n'existe rien sans raison d'être, et donc que rien n'est inintelligible en droit. Le rationalisme fait procéder la connaissances de principes a priori. On distingue dans ce cas entre un rationalisme absolu (Platon, Descartes) ne laissant pratiquement aucune place à l'expérience, et le rationalisme critique de Kant, selon lequel aux a priori de la raison correspond une expérience qu'ils prédéfinissent et organisent. 

     

    réalisme

    Position philosophique affirmant l'existence d'une réalité en soi, indépendante de la pensée (par opp. à idéalisme ).
    Dans la scolastique, doctrine selon laquelle les "universaux" ou concepts généraux sont des réalités existant par elles-mêmes, et non de simples créations de l'esprit (par opp. à nominalisme ).
     

     

    réductionnisme

    Réduction systématique d'un domaine de connaissance à un autre plus particulier, considéré comme plus fondamental (par exemple des mathématiques à la logique formelle...).; Adj. et n. RÉDUCTIONNISTE

     

    refoulement

    Opération qui repousse ou maintient hors de la conscience les représentations (images, pensées, souvenirs) liées à un pulsion dont la satisfaction serait incompatible avec les exigences morales. "La théorie du refoulement est la pierre d'angle sur quoi repose tout l'édifice de la psychanalyse" (Freud): en effet, non seulement ce processus psychique est à l'origine de la constitution de l'ics, mais dans la mesure où le refoulé reste actif et peut ressurgir après transformation il rend compte de l'influence de l'Ics sur la conduite individuelle.

     

    résistance

    En psychanalyse, opération par laquelle une force qui produit ce que Freud appelle la « censure » s'oppose au retour à la conscience des pulsions refoulées et de leurs représentations.

     

    rhapsode

    Chanteur de la Grèce antique qui allait de ville en ville récitant des extraits de poèmes épiques, particulièrement des poèmes homériques.

     

    sacré

    Employé comme adjectif :
    1. qui se rapporte au divin, au religieux (contraire de "profane")
    2. qui est digne du respect le plus haut
    Employé comme nom :
    le divin, le religieux

     

    scientisme

    Attitude philosophique proche du positivisme qui affirme que la science peut nous faire connaître toute chose et peut répondre, à plus ou moins long terme, à tous les désirs de l'humanité. Cf. positivisme d'A. Comte

     

    scepticisme

    Doctrine selon laquelle l'esprit ne peut atteindre la vérité. Le sceptique qui prétend que l'on ne peut rien connaître avec certitude se contente de suspendre son jugement et adopte l'attitude du doute permanent et universel.

     

    scolastique

    Doctrine de l'École, c'est-à-dire philosophie et théologie enseignées dans les écoles ecclésiastiques et les universités d'Europe du IXe au XVIIe siècle. Elle se préoccupait essentiellement de concilier la raison - la « lumière naturelle » - et la foi, en s'appuyant sur la philosophie grecque (en particulier sur Aristote).

     

    sécularisation

    Le mot sécularisation appartient au vocabulaire religieux. Il vient du mot séculier qui signitie appartenant " au siècle " (au monde) par opposition à ce qui se veut hors du monde. Il est employe pour désigner:

     

    . Le passage d'un religieux (qui est hors du monde et qui obéit à une règle - c'est-à-dire un régulier) à l'état de clerc séculier c'est-à-dire en contact avec le monde;

    . La désaffectation de biens ou d'objets servant directement ou indirectement au culte et au passage à un usage profane.

    Les soclologues des années 60 en vinrent à uliliser le mot sécularisation pour signifier que la sociéte civile échappait de plus en plus à l'emprise des institutions et symboles religieux : la foi chrétienne aurait perdu sa signification sociale et individuelle.

    Un certain nombre de théologiens prirent acte de cette sécularisation grandissante. Beaucoup se réclamaient du théologien allemand Dietrich Bonhoeffer qui, emprisonné par les nazis, passa les derniers mois de sa vie à réflechir sur l'avenir de la foi chrèétienne dans un monde où l'homme s'est émancipé de la religion.

    La question est de savoir si le diagnostic de ces sociologues et de ces théologiens était juste. Certes, la majorité des penseurs modernes leur donne raison. Mais une minorité grandissante clame contre cette gigantesque erreur de diagnostic, suivant une expression de Jacques Ellul qui date de 1972. Certains tenants ds la " Cité séculière ", comme Harvey Cox, font maintenant partie de cette minorité qui voit, avec humour, les mêmes soclologues, ayant hier expliqué la sécularisation par la modernité, expliquer le retour du sacré aujourd'hui par la même modernité.

    Perte d'emprise des Églises, crise de crédibilité, repli social, privatisation de la foi : les descriptions des années 60 partaient d'un constat réel que l'on peut sans doute analyser aujourd'hui davantage comme transfert du besoin religieux sur les idéologies de progrès. Celles-ci ayant montré leurs limites, la foi religieuse, longtemps considérée comme foncièrement incompatible avec la modernité qu'elles incarnaient, apparait l'un des supports d'une critique post- moderne de la modernité.

    La foi a acquis le statut post-moderne parce qu'elle passe pour le meilleur soutien de la reconnaissance de l'affectivité et de l'enracinement de l'homme dans son environnement naturel et social que niaient les grandes idéologies du progrès. Mais cette image du sentiment religieux aujourd'hui ne peut manquer à son tour de poser des problèmes aux Églises. En particulier, elle réduit la tradition chrétienne à une sorte de boite à outils dans laquelle on puise au gré de sa subjectivité pour rechercher son bien-être spirituel...

    Peut-être est-ce cela qu'il faudrait appeler aujourd'hui la " sécularisation " : il s'agirait alors de décrire le passage d'un christianisme régulé par une autorité ecclésiale à un christianisme sans " règle ".

    Cf. Théo, Droguet et ARdent, p. 611

     

    sensation

    Réaction d'un récepteur sensoriel, sous l'influence d'une stimulation interne ou externe, lorsque l'excitation atteint le seuil d'intensité perceptible. (La modification physique et physiologique de l'appareil sensoriel est liée au psychisme, par lequel elle prend valeur de représentation et de connaissance.) / Cour.  Prise de conscience de ce phénomène et état psychologique qui en résulte. Sensation auditive, tactile.  Sensation de malaise, d'euphorie.  Sensation agréable, douloureuse.  / PHILOS. Données premières de la connaissance, considérées soit comme une illusion par rapport à la vérité (Platon), soit comme la source de tout savoir sur le monde (Condillac).

     

    sensualisme

    Doctrine selon laquelle les sensations sont les matériaux de base de toutes nos connaissances et de toutes nos idées.

     

     simulacres

    émanations matérielles des objets

     

    sociable

    1. Qui recherche naturellement la vie en société. L'homme est un être sociable.

     

    2. Qui est aimable en société, qui aime fréquenter ses semblables. Cet enfant est très sociable.

     

    socialisme

    Nom désignant l'ensemble des doctrines qui préconisent une transformation radicale de la société pour tendre vers une répartition égalitaire des richesses, notamment par la collectivisation des moyens de production

     

    solidarité

    Fait de personnes qui se sentent liées les unes aux autres et qui s'aident, se soutiennent mutuellement. Nous étions solidaires dans le malheur. Être solidaire de qqn.  [Le tour "être solidaires les uns des autres"  constitue un pléonasme.]

     

    solipsisme

    Du latin solus, seul, et ipse, soi-même. Doctrine selon laquelle il n'existe pas d'autre réalité que moi-même en tant que sujet pensant.

     

    sophisme

    Raisonnement apparemment valide, c'est-à-dire conforme aux règles de la logique, et néanmoins incorrect.

     

    Souverain Bien

    Traduction du latin summum bonum, le "Souverain Bien" signifie, dans l'Antiquité, la fin ultime qui doit être poursuivie par l'homme, le bien suprême, supérieur à tous les autres; et chez Kant la réalisation, dans le monde intelligible, de l'accord entre la vertu et le bonheur. Certains biens sont recherchés, non pour eux-mêmes, mais parce qu'ils servent à la réalisation d'une fin suprême. La notion de Souverain Bine permet ainsi de mettre en garde contre une confusion entre les biens subalternes (le pouvoir, la richesse, l'habileté, etc. ) et le vrai Bien. Pour les épicuriens, par exemple, le Souverain Bien est le bonheur, et la vertu est ce qui y conduit; pour les stoïciens, il consiste en l'accord avec la raison universelle gouvernant la nature, accord qui produit inévitablement le bonheur.

     

    spéculation

    1. Sens courant et péjoratif: construction de l'esprit arbitraire et douteuse (ex. de vagues spéculations sur les extraterrestres)

     

    2. Sens propre: pensée purement théorique qui ne vise ni à l'action ni à l'application .Cf Kant: "Une connaissance théorique est spéculative quand elle porte sur un objet ou sur des concepts d'un objet tels qu'on ne peut y arriver dans aucune expérience. Elle s'oppose à la connaissance physique qui ne s'étend pas à d'autres objets ou à d'autres prédicats qu'à ceux qui sont susceptibles d'être donnés dans une expérience possible." (Critique de la Raison Pure, p.448)

     

    spiritualisme                 

    Doctrine qui caractérise de nombreuses philosophies, de Platon à Descartes et de Leibniz à Bergson, en passant par la philosophie chrétienne. Portant sur la nature de l'être, elle affirme la réalité substantielle de l'esprit ou de l'âme autonome par rapport à la matière et au corps ce qui entraîne, sur le plan psychologique, l'irréduc- tibilité de l'esprit aux processus physio-logiques. En morale, les spiritualistes placent la vie et les valeurs de l'esprit au-dessus des biens matériels. S'oppose au matérialisme.

     

    spontané

    Lat. spontaneus, de sponte, de leur propre mouvement, de leur propre nature, naturellement. Sens général (opposé à provoqué). Ce que l'agent fait de sa propre initiative sans l'intervention d'une impulsion externe, soit physique, soit morale. Distinct de libre: les actes de l'instinct sont spontanés mais soumis au déterminisme. (Chez Kant la spontanéité désigne l'activité de l'esprit dans la connaissance.) 

     

    spontanéité

    Caractère de ce qui est spontané (latin sponte, de son plein gré), càd de ce qui agit de soi-même, sans intervention extérieure.

     

    stimulus

    [pl. stimuli ou invar.]. PHYSIOL., PSYCHOL. Agent interne ou externe susceptible de déclencher une réaction de l'organisme, appelée "réponse".

     

    subjectivité         

    Caractère de ce qui appartient à un sujet. Au sens ordinaire, la s. couvre l'ensemble des particularités psychologiques n'appartenant qu'à un sujet. Plus philosophiquement , s. est synonyme de vie consciente, telle que le sujet peut la saisir en lui, et où il cerne sa singularité..  Chez Descartes désigne la caractéristique du "je", sujet de la connaissance, qui s'affirme au coeur de son activité consciente et qu'exprime le "je pense donc je suis".

     

    substance

    Du latin substare, se tenir dessous et substantia, ce qui est dessous, soutien, support. Ce qui subsiste en soi et en permanence, fondamentalement sous les apparences. Opposée à l'attribut, la substance sert de support aux modifications que sont les qualités et les accidents. En ce sens, elle est synonyme de substrat. La notion signifie également ce qui est par soi, c'est-à-dire " une chose (...) qui n'a besoin que de soi-même pour exister " (Descartes) sans le concours d'une causalité externe. C'est le cas de Dieu seul, selon Spinoza, tout le reste étant attribut ou mode de la substance divine.               

     

    sujet        

    Défini par la pensée moderne comme individu conscient et libre. 

     

    symbolique

    adj. gen. qui constitue un symbole (ex. geste) log. maths qui use de symboles sub. sc. ou théorie générale des symboles système de symboles relatif à un domaine particulier, ex. la symbolique chrétienne.  

    syllogisme

    Raisonnement par lequel du rapport de deux termes à un même troisième terme on conclut à leur rapport mutuel.

     

    système

    Construction de l'esprit, constituée par ensemble d'idées, logiquement solidaires.

     

    tautologie

    Désigne en logique une proposition dont le prédicat répète le sujet en termes identiques ou non. Ex. le vivant est ce qui vit. 

    Certains logiciens contemporains (Wittgenstein, Russell, le cercle de Vienne) nomment tautologie toute expression qui reste formellement vraie, quelle que soit la vérité de ses énoncés constitutifs. Dès lors la logique devient la recherche et l'étude des tautologies, càd des transformations que peut subir un énoncé conformément aux conventions de langage adoptées.

     

    technique

    Tout procédé mis en oeuvre pour produire un résultat déterminé.

     

    technocratie

    Historiquement la technocratie fut, aux Etats-Unis, une théorie socio-politique d'après laquelle les personnes compétentes pour prendre des décisions concernant l'ensemble d'une société devraient être les spécialistes des différentes formes de savoir scientifique, en particulier les économistes - cf James Burnham, l'Ere des organisateurs. De là le terme a pris un sens fréquemment péjoratif, pour désigner plus généralement le pouvoir effectif exercé, soit au niveau de l'entreprise, soit à celui de l'Etat, par les hauts fonctionnaires ou coordinateurs des techniciens. 

     

    téléologie

    Du grec télos, fin et logos, discours. Etude des fins, en particulier des fins humaines, càd du but auquel tend un acte. Par extension, étude des fins que se proposerait la nature conçue comme Providence.

     

    tempérance

    Modération dans les désirs. La tempérance est l'une des quatre vertus cardinales.

     

    tendance

    Étym. latin, tendere, "tendre vers, à". Tant que la philosophie n'était pas clairement différenciée de la philosophie, le mot tendance désignait tout mouvement spontané, psychologique ou physiologique, susceptible de provoquer une activité: tendance était facilement synonyme de besoins, appétits, instincts, inclinations, désirs, pulsions.

     

    théophanie

    Manifestation du divin

     

    théorie

    La théorie suppose tout d'abord la présence d'une activité de l'esprit, ce que ne suggère pas l'étymologie grecque (théoria, contemplation).  

    Au sens général, elle désigne une connaissance spéculative abstraite, et s'oppose classiquement à la "pratique", càd à ce qui est réalisé. Mais elle peut aussi désigner un ensemble de règles destinées à conduire l'action (théorie révolutionnaire). La notion peut aussi être utilisée dans le sens d'hypothèse ou d'opinion personnelle avec une nuance péjorative, surtout quand elle s'éloigne de la réalité.

    D'autre part, conçue comme un ensemble systématiquement organisé reposant sur des hypothèses générales qui visent à rendre intelligible un sujet déterminé, elle s'applique au domaine des sciences expérimentales. Dans ce cas, la théorie, ou bien se contente de synthétiser les lois particulières en les reliant à un principe dont elles se déduisent mathématiquement sans prétendre pousser plus avant l'explication, ou bien elle se propose - sous forme de "grande hypothèse" - de rechercher au-delà des lois, la cause profonde des phénomènes. 

    En mathématiques enfin la théorie est un système hypothético-déductif reposant sur une axiomatique.

     

    tiers exclu

    Principe selon lequel il n'y aucune proposition intermédiaire qui puisse être vraie entre une affirmation et son contraire. Soit la Proposition p, le principe du tiers exclu se formule : p ou non p (ex. : « boire ou conduire, il faut choisir ! »).

     

    topique

    Représentation spatiale (métaphorique) de l'appareil psychique chez Freud. Les réalités psychique sont représentées comme des lieux, comme des zones.  

     

    totalitarisme 

    Ce terme, dont l'emploi est généralement péjoratif, désigne la conception politique selon laquelle les hommes sont soumis à toute la puissance des instances sociales ou politiques (classe, race, Etat) qui exercent un contrôle autoritaire sur les personnes et sur les activités des individus, selon le principe de la raison d'Etat et au mépris des droits individuels. Les moyens utilisés par les régimes totalitaires reposent notamment sur l'existence d'un parti unique, et sur la fusion des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, contrairement aux régimes qui s'inspirent du libéralisme.   

     

    transcendance, transcendant

    Au sens philos., la transcendance est le caractère de ce qui est d'un ordre radicalement différent des réalités dont nous pouvons faire l'expérience sensible, empirique. Ainsi Dieu est transcendant par rapport au monde et aux êtres Immanents.

     

    transcender

    Dépasser, s'élever à un niveau supérieur.

     

    typologie

    Elaboration de types (concepts exprimant l'essence d'un ensemble d'objets ou de personnes), facilitant l'analyse d'une réalité complexe et la classification (systématique).
    Ex. Typologie des structures sociales, économiques.
    Systèmes de types = classification.
    Ex. Une typologie des régimes politiques. Faire une typologie des dictionnaires.

     

    utilitarisme

    Doctrine faisant de la recherche de l'utilité personnelle le critère suprême de l'action morale. Les représentants principaux de l'utilitarisme sont Jeremy Bentham et John Stuart Mill (De l'utilitarisme, 1863) : pour eux, la recherche du bonheur individuel n'est pas contradictoire avec le souci du bonheur collectif, car les deux sont inséparables; en effet, il n'existe pas de critère objectif du Bien et du Mal, du bon et du mauvais, mais l'expérience nous enseigne ce qui est utile, donc bon; ainsi la fraternité est utile aux humains.

     

    valeur d'usage et valeur d'échange

    Il faut distinguer la "valeur d'usage" qui se mesure à l'utilité du produit pour le consommateur, et la "valeur d'échange", dont la mesure prend en compte à la fois le critère de l'utilité et le travail nécessaire à la production.

     

    validité

    Le terme désigne d'abord le fondement juridique d'un acte et par extension, son fondement moral. En logique, il s'agit de la cohérence formelle d'une démonstration sans référence à la vérité ou à la fausseté des prémisses ou de la conclusion.

     

    vitalisme

    Doctrine philosophique qui - d'Hippocrate à Leibniz, en passant par Aristote et les scolastiques - fait de la vie une entité, ou prétend l'expliquer par une entéléchie, càd un principe vital. Plus généralement, toute conception (cf. Schopenhauer ou l'élan vital de Bergson) selon laquelle les phénomènes vitaux procèdent d'un dynamisme irréductible à toute interprétation causale matérialiste - qu'il s'agisse du mécanisme cartésien ou du marxisme contemporain. Relève du vitalisme toute connaissance scientifique ou philosophique qui admet la spécificité de la vie sans pour autant soutenir un indéterminisme.

     

    volition

    Du latin volo, acte par lequel la volonté se détermine à quelque chose.

     

    volonté générale

    C'est chez Rousseau que la notion prend son sens politique. La volonté générale est celle du corps social uni par et dans le contrat social, considéré non comme un agrégat d'individus, mais comme l'équivalent d'une personne morale et soucieux uniquement de l'intérêt commun. C'est pourquoi la volonté générale ne saurait se définir par la simple addition des volontés individuelles. C'est elle qui fonde toute décision du souverain, à condition qu'elle concerne une question d'intérêt commun, qu'elle soit établie par la majorité des citoyens après consultation de tous et que la décision soit appliquée à tous.

     

    © M. Pérignon