I. La
règle de droit et la règle morale B. Différences C. Corrélations II.
Droit naturel et droit positif B. Que penser ? III.
Le droit et la force B. Critique
A. Point commun
A. Thèses en
présence
A. Exposé
- Nature du droit
Droit est l'ensemble des lois qui, dans une société donnée, déterminent juridiquement les rapports des hommes entre eux et des hommes aux choses.- Problématique
Qui dit loi dit règle, càd régulation sociale du comportement humain et, par le fait même, passage d'un ordre, naturel, à un autre type d'ordre, social.=> Problème :
Sur quoi repose cette régulation sociale du comportement humain ?
Est-ce sur une exigence morale ? sur une prescription rationnelle, d'ordre "naturel" ?
sur l'imposition d'une volonté, celle du plus fort ?
A. Point commun
Le droit comme la morale indiquent ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire, sous forme d'impératifs, appelés encore règles.
B. Différences
a) Différence de finalitéA la différence de la règle de droit au service du bien commun la règle morale n'a pas de fonction utilitaireCf. différence entre impératif catégorique et impératif hypothétique
b) Différence de modalité d'application
A la différence de la règle de droit - qui suppose un dispositif de mise en oeuvre - la règle morale s'impose d'emblée à la conscience. Cf Kant, Métaphysique des mursc) Différence d'objet
A la différence du droit qui porte sur ce que nous devons faire (matérialité de l'acte) la morale porte sur nos mobiles et sur les intentions -principes intérieurs qui nous animent lorsque nous agissons .
C. Corrélations
a) Droit -> morale :le droit a pour fonction reconnue de faire régner la justice.b) Morale -> droit :
l'intériorisation des valeurs éthiques génère le sentiment d'obligation juridique.Conclusion :
Droit, d'une autre nature que la morale, mais en étroite corrélation avec lui.
A. Thèses en présence
a) Théoriciens du droit naturel
Philosophes reconnaissant l'existence d'un droit naturel, constitué de lois communes et éternelles : Aristote, Stoïciens, St Augustin, St-Thomas...Cf. St Thomas, Somme théologique
b) théoriciens du droit positif
Philosophes n'admettant que l'existence du droit positif, pour lesquels "rien n'est juste ou injuste avant la loi " (positive) : Epicure, Hobbes, Spinoza...Cf. Spinoza, Traité Théologico-politique
B. Que penser ?
L'idée d'une loi supérieure à toutes les conventions particulières prédomine traditionnellement dans la pensée juridique occidentale.Toutefois la relativité historique des valeurs morales rend problématique l'existence effective d'une loi "naturelle".
Cf. thèse de Hans Kelsen (1881-1973), philosophe américain du droit, théoricien du positivisme juridique, dans Théorie pure du droit
A. Exposé
Exemple : L'explication marxiste du droitMarx et Engels subordonnent le droit à la réalité économique et politique de la lutte des classes. Cf. cours sur Histoire. Pour la pensée marxiste, loin de remplir une fonction d'arbitrage, le droit est un instrument du pouvoir, celui de l'Etat, qui est entre les mains de la classe dominante.
Cf. Marx, La question juive
B. Critique
La théorie marxiste est un moderne avatar de la vieille théorie du "droit du plus fort", déjà mise par Platon dans la bouche de Calliclès, (le plus fort étant ici l'économiquement puissant) et soutenue par les anarchistes, tels Stirner. Cf. Stirner, L'Unique et sa propriété.Une telle théorie
non seulement ne résiste pas à un examen rationnelCf. Pascal, Pensée 103 et Rousseau, Contat social, I, 3 mais se heurte également au démenti des faits
Cf. existence de droits protégeant les plus faibles, tel le droit syndical
Ainsi que l'atteste l'institution judiciaire, mais aussi les recours dont il peut faire l'objet, le droit est en relation étroite avec la justice. Cf cours sur la justice